L’insécurité alimentaire aiguë mondiale augmentera fortement en 2021, selon l’ONU
Des personnes déplacées attendent une distribution du Programme alimentaire mondial (PAM) à Adler, près de Gode, en Éthiopie, le 6 avril 2022 (EDUARDO SOTERAS/AFP)
Dans son rapport sur la crise alimentaire de mercredi, les Nations unies ont averti qu’avant même la guerre en Ukraine, une grave insécurité alimentaire avait touché près de 40 millions de personnes, passant à près de 200 millions d’ici 2021 en raison des conflits, du climat et des crises économiques.
L’année dernière, 193 millions de personnes dans 53 pays étaient en situation d’insécurité alimentaire grave, ce qui signifie qu’elles avaient besoin d’une aide d’urgence pour survivre.
Mais même avec l’aide alimentaire, beaucoup restent gravement mal nourris, incapables de satisfaire leurs besoins nutritionnels minimaux.
La classification comprend les niveaux 3 à 5 de l’échelle internationale de la sécurité alimentaire : « crise », « urgence » et « catastrophe ».
Ce nombre n’a cessé d’augmenter depuis 2016, date à laquelle ce rapport a été publié pour la première fois par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial et l’Union européenne.
Le rapport 2021 ne tient pas compte de la guerre en Ukraine, qui pourrait exacerber les vulnérabilités de pays fortement dépendants de la Russie et de l’Ukraine pour les exportations de nourriture ou d’engrais, comme la Somalie.
Les projections pour 2022, qui n’incluent à ce stade que 42 des 53 pays concernés, estiment qu’entre 17,9 et 181,1 millions de personnes souffriront d’insécurité alimentaire sévère.
« La guerre a mis en évidence l’interdépendance et la fragilité du système alimentaire », a souligné la FAO, avertissant que « l’avenir ne s’annonce pas bien ».
Insécurité alimentaire mondiale (Gal ROMA/AFP)
« Si l’on ne fait pas plus pour soutenir les zones rurales, l’ampleur de la dévastation associée à la faim et à la détérioration du niveau de vie sera énorme. Une action humanitaire urgente et à grande échelle est nécessaire ».
La FAO a précisé que la croissance enregistrée en 2021 découle d’une « triple combinaison de conflits, d’événements météorologiques extrêmes et de chocs économiques ».
Les conflits sont responsables de 139 millions de personnes, en particulier dans les pays en proie à des crises politiques et humanitaires tels que la République démocratique du Congo (RDC), l’Éthiopie, l’Afghanistan et le Yémen les plus touchés.
Les difficultés économiques liées à la pandémie de Covid-19 sont moins sévères qu’en 2020 et sont la principale cause de faim aiguë pour 30,2 millions de personnes dans le monde.
L’ONU a clairement indiqué que son nombre avait augmenté en raison de l’expansion de sa couverture géographique, qui comprend de nouveaux pays comme la République démocratique du Congo.
La FAO estime qu’une aide financière de 1,5 milliard de dollars est désormais nécessaire pour agir afin d’utiliser la saison de plantation pour augmenter les rendements dans les zones à risque, et l’organisation estime qu’elle se réunira mercredi pour discuter du sujet.
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