La grave insécurité alimentaire mondiale atteint un niveau record en 2021


La guerre en Ukraine menace d’aggraver une situation déjà grave. La grave insécurité alimentaire a atteint un nouveau pic en 2021, a averti mercredi le Global Food Crisis Network. Elle a touché près de 40 millions de personnes en raison des conflits, de la crise climatique et des chocs économiques.

L’année dernière, 193 millions de personnes dans 53 pays étaient en situation d’insécurité alimentaire grave et avaient besoin d’une aide d’urgence pour survivre. Cela signifie que, même avec de l’aide, de nombreuses personnes souffrent de malnutrition sévère, ce qui suggère que les 17 participants du réseau sont organisés par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial​​​(MAP), l’Union européenne Union et l’Union européenne Créée en 2016. ONG.

Les chiffres augmentent à un « rythme incroyable »

Cette classification comprend les niveaux 3 à 5 de l’échelle internationale de la sécurité alimentaire : « crise », « urgence » et « catastrophe ». Le PAM a souligné que même si l’expansion de la couverture géographique a fait grimper les chiffres, ils n’ont cessé de croître « à un rythme alarmant », « de manière ininterrompue chaque année depuis 2018 » et ont établi un record en 2021.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie à partir de fin février aggravera la vulnérabilité des pays qui dépendent fortement des exportations russes et ukrainiennes de céréales ou d’engrais, comme la Somalie. Et l’horrible sécheresse qui frappe actuellement la Corne de l’Afrique.

De mauvaises perspectives d’avenir

Les projections pour 2022, qui n’incluent à ce stade que 42 des 53 pays concernés, estiment qu’entre 17,9 et 181,1 millions de personnes pourraient souffrir d’insécurité alimentaire sévère cette année. La FAO a noté que la guerre en Ukraine « a mis en évidence l’interdépendance et la fragilité du système alimentaire » et a averti que « l’avenir ne s’annonce pas beau ».

« Ce que nous voyons aujourd’hui est inacceptable (…) Nous devons garantir la durabilité de nos systèmes alimentaires, en particulier pour les plus vulnérables », s’est défendu mercredi le directeur général de la FAO, Qu Dongyu, lors de la présentation du rapport. « Personne ne doit être laissé pour compte, nous devons nous attaquer aux causes profondes du problème, pas seulement aux conséquences », a-t-il plaidé.

Le conflit au cœur de l’insécurité alimentaire

En Éthiopie, au Soudan du Sud ou à Madagascar, plus d’un demi-million de personnes ont besoin « d’une action urgente pour éviter l’effondrement généralisé des moyens de subsistance, la famine et la mort », un nombre qui a été multiplié par six depuis 2016. La croissance enregistrée en 2021 découle d’un mélange pernicieux « triplé » de conflits, d’événements météorologiques extrêmes et de chocs économiques », détaille la FAO.

Les conflits restent le principal moteur de l’insécurité alimentaire pour 139 millions de personnes, les pays en proie à des crises politiques et humanitaires étant les plus touchés, notamment la République démocratique du Congo (RDC), l’Éthiopie, l’Afghanistan et le Yémen. Les difficultés économiques liées à la pandémie de Covid-19 ont également poussé 30,2 millions de personnes à la faim aiguë. Outre l’extrême sécheresse et maintenant la guerre en Ukraine, les crises s’accumulent et sont « de nombreux facteurs » qui « augmentent » les risques en Afrique, préviennent les experts.

1,5 milliard de dollars supplémentaires requis

Cependant, les paiements d’aide internationale à 55 pays et territoires étaient à leur plus bas niveau en cinq ans, ont déploré les membres du réseau. Début avril, plusieurs pays se sont engagés à porter à 1,79 milliard d’euros les allocations d’aide alimentaire au Sahel et à l’Afrique de l’Ouest.

Cependant, la FAO estime qu’un montant supplémentaire de 1,5 milliard de dollars est désormais nécessaire pendant la saison des semis pour agir afin d’augmenter les rendements et de réduire la dépendance des populations vis-à-vis de l’aide. « Nous avons la solution et l’argent en banque : nous devons l’utiliser pour la sécurité mondiale », a déclaré mercredi le directeur du Programme alimentaire mondial, David Beasley.

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