Lettres classiques à Nantes, à Roza
Restaurant Roza à Nantes.Pantalon Margaux
Fait-il froid aujourd’hui et ennuyeux hier ? Cette question vient du premier pas de Roza. Ouvert en 2017 par Jean-François Pantaleon et sa femme Margaux de La Guerrande, ce restaurant du cœur branché de Nantes a une belle hauteur sous plafond qui vaut le coup d’œil : haut. Le chef nazairien travaille à Paris avec Yannick Alléno (au Meurice) et Jean-Pierre Vigato (chez Apicius).Dans ce dernier, il aime la bouffe et le style « 20 000 et de belles voitures au poignet ».
Après avoir lancé L’Affable, un restaurant sobre et délicieux sur la rive gauche, il s’associe à Matthieu Marcant et Béatriz Gonzalez, une chef d’origine mexicaine rencontrée à La Grande Cascade. Ensemble, ils ont ouvert un restaurant nommé Coretta dans le 17e arrondissement de Paris, qui a donné le coup d’envoi de la première journée du parc Martin Luther King, tout en faisant le ménage de ce qui était à l’époque trop bourgeois ou trop populaire pour une nouvelle édition gourmande. Ils ont posé les premiers jalons de la nouvelle cuisine bourgeoise qui, pour être précise, n’interdit pas l’évocation de l’exotisme.
Cadre au style anglo-saxon
Après la naissance de ses deux filles (Romane et Suzanne, d’où le nom de Roza), François Pantaleon décide d’exporter cette nouvelle vision gastronomique à Nantes. Conçu par sa belle-sœur Brune de La Guerrande, le cadre est de style anglo-saxon, avec des briques apparentes, des comptoirs en marbre et des poutres apparentes divisant l’espace pour mieux afficher sa majesté. L’accueil est courtois et les convives ressemblent plus à une réunion qu’à un banquet. Des assiettes avec des dômes de verre sortent, intimidantes. Il ne faut pas oublier qu’il y a une étoile Michelin ici…
Néanmoins, le choix le plus évident est le menu du midi entrée-plat-dessert. Assurez-vous d’éviter le spectacle, mais ne soyez pas surpris. C’est juste à l’entrée, un curieux remake de Pho.
Pâtes au bacon séchées, servies à Roza.Marie Erin
Les radis daikon crus coupés en spaghetti sont fusionnés avec de fines et longues tranches de seiche pour créer une teinte blanc nacré, avec des algues mélangées. Le tout est saupoudré de poudre de bacon Colonnata et de quelques herbes. La soupe de bœuf ambré est verte et citronnée. Le galanga, le gingembre, la citronnelle, le citron kaffir complètent les saveurs, caractérisées par un choc de textures intéressant : la résistance du calmar, le croquant frisé du radis, l’algue moelleuse et le « sipping » du bouillon.
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Malheureusement, le plat principal a étouffé une claque, très d’accord : très bon porc, bien sûr, de délicieuses betteraves rôties, euh, des gnocchis aux épinards un peu plus épais, etc. Côté dessert, les poires pochées, le pain génois et les siphons au lait d’amande ne conserveront pas les félicitations cool, mais les imposeront comme de nouvelles conventions. la honte.
adresse Roza, 3 ans, Place de la Monnaie, Loire-Atlantique. Tel. : 02-40-54-01-87. Les heures d’ouverture sont du lundi au vendredi de 12h15 à 13h30 et de 19h30 à 21h30.
plat essentiel Pâtes de seiche et radis.
pas un détail L’écart entre la brique apparente et le dôme de verre sur la plaque.
facture Le menu du midi est à 35 euros et le menu dégustation à 75 euros.