Nutrient Score Ennemis des produits régionaux : l’UFC Que-Choisir nomme l’Occitanie « Lobbyiste »


L’Occitanie a organisé des doléances sur les scores nutritionnels européens, accusés de stigmatiser les produits régionaux. Or, UFC-Que Choisir a révélé le contraire dans une étude à grande échelle d’une quarantaine de références. Pour l’association, les industriels de la région utilisent l’argument pour « cacher la faible voire la mauvaise qualité nutritionnelle de leurs produits ».

Après l’annonce du déploiement du Nutriscore, un label qui classe les aliments de A à E en fonction de leurs effets sur la santé, les fabricants d’Occitanie se sont manifestés. Ils craignent : Les produits régionaux seront pénalisés par des notes imposées par l’Europe et boudées par les consommateurs.

Un an plus tard, les inquiétudes d’Ositania grandissent

Dans notre chronique il y a un an, Jacques Gravegeal, vice-président de l’Institut régional de la qualité alimentaire (Irqualim), en avait prévu les conséquences. « Cette note ne tient tout simplement pas compte de la qualité des produits de notre région, qui sont naturels et peu transformés. » C’est la même histoire de l’autre côté des Cévennes. Pour Frédéric Monod, directeur d’une fromagerie, « les consommateurs privilégieront les produits industriels bien notés au détriment des produits traditionnels, comme ceux fabriqués en Occitanie ».

Alors, l’alimentation régionale est-elle vraiment stigmatisée par le Nutri-score ?Pas en Ositanie, si l’on en croit La Direction Régionale UFC-Que Choisir mène des recherches approfondies sur 39 produits« Contrairement aux idées reçues, les deux tiers des produits alimentaires de la région Occitanie sont bien notés dans le Nutriscore », note l’association, qui « appelle les professionnels de l’agroalimentaire et leurs lobbyistes à cesser de discréditer ce classement de la nutrition ».

Cacher la faible voire la mauvaise qualité nutritionnelle de leurs produits

Selon cette étude, 64 % des aliments testés ont reçu un score nutritionnel de A, B ou C, ou une note matérialisée par le vert ou le jaune sur l’étiquette. L’abricot du Roussillon, la cassolette de Castelnaudary, le veau de l’Aveyron, le taureau de Camargue ou la volaille du Gers sont ainsi bien accueillis par les cotes européennes.

On retrouve, après l’huile d’olive du Languedoc, les tielles sétoises ou bocage du Larzac, classées en Note C, c’est à dire de consommation modérée.

Classement fiable selon UFC-Que Choisir

Pour l’UFC-Que Choisir, le tollé de certains acteurs d’Occitanie va en réalité Destiné à « cacher une qualité nutritionnelle faible voire médiocre » leurs produits ». L’association donne une liste de produits classés D ou E : Roquefort, plusieurs autres fromages, gâteaux… soit un tiers des produits testés.

« Ce classement par Nutri-Score est tout à fait justifié, car il reflète la forte teneur en graisses saturées et en sel de certaines charcuteries ou certains fromages, ou la forte proportion de sucre dans les desserts », conclut l’association.Avoir transmettre ses conclusions à la Commission européenne.

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