Des pâtes à la farine, la flambée des prix alimentaires se poursuivra – Libération



L’alimentation, la recette du changement Alors que les prix ont continué de flamber en avril, la situation géopolitique et l’impact de la crise sanitaire devraient persister pendant des mois.

Dans quelle mesure la flambée des prix alimentaires est-elle abordable pour le public ? Si le problème est exacerbé dans les pays pauvres, il est aussi sur la table en Europe ou dans les Amériques. En France, cependant, les données publiées récemment par l’IRI (Information Resources, Inc.) reflètent les observations empiriques des consommateurs : ainsi, d’avril 2021 à 2022, les biens de consommation augmenteront de 2,9 %, les produits alimentaires augmentant encore plus. Mais ces préoccupations ne peuvent être comprises qu’en y regardant de plus près. En douze mois, le prix des pâtes a augmenté de 15,31 %. D’autres produits fortement consommés ont également culminé : moutarde (9,26%), huile (9,98%), farine (10,93%), viande congelée (11,34%).

« Situation totalement inédite »

« On vit une situation totalement inédite car il faut remonter plus de 35 ans en arrière pour avoir une inflation comme ça », résumé dans écho Jacques Creyssel, délégué général du syndicat des distributeurs Fédération du commerce et de la Distribution. qui a ajouté : « Si nous ajoutons la croissance des négociations commerciales au début de 2022, l’augmentation des coûts de distribution, l’augmentation de l’énergie et l’impact des renégociations en cours, les prix des denrées alimentaires pourraient augmenter de 7 à 10 %. » Plus généralement, l’Insee a également estimé lundi que l’inflation augmenterait de plus de 5% en mai et de 5,4% en juin, tandis que les prix alimentaires remonteraient de 6,3% le mois prochain.

Il devrait également continuer à monter en flèche dans les mois à venir.exister Parisien, Dominique Schelcher, président du supermarché Système U, a cité l’Espagne ou l’Allemagne en exemple, estimant que l’inflation pourrait monter à 10%, « Surtout à cause des coûts énergétiques ». Néanmoins, il y a eu une brève accalmie des prix des matières premières agricoles en avril. Après des mois de fortes hausses, l’indice des prix a légèrement baissé. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a rapidement constaté l’accalmie. Car si l’indice des prix mondiaux baisse, principalement à cause de l’huile de palme, « Cela est principalement dû à la faiblesse des importations mondiales en raison des coûts élevés, ainsi qu’à des perspectives de demande plus faibles en Chine », a-t-il ajouté. L’agence s’est expliquée.

Réduire le nombre d’achats

Mais la décision prise la semaine dernière par l’Indonésie, premier producteur mondial d’huile de palme, d’interdire les exportations pour freiner les flambées des prix intérieurs et les pénuries pourrait déclencher une nouvelle flambée des prix de l’huile de palme. Dans une démonstration de la détermination de Jakarta ce week-end, la marine indonésienne a saisi un pétrolier quittant le pays pour l’huile de palme. Il en va de même pour les céréales, qui ont également connu une légère baisse. Mais le chaos en Ukraine, avec des ports bloqués, une récolte compliquée et des silos impossibles à vider, devrait peser à nouveau sur le marché, ce qui pourrait être pire dans des pays comme l’Égypte ou le Liban qui dépendent fortement du blé produit à Kiev.

Cependant, cette hausse des prix n’est pas entièrement due à la guerre en Ukraine. « En général, cette inflation est liée aux événements de 2021, notamment la pandémie de coronavirus, qui a entraîné une hausse des coûts de transport et d’emballage. Il y a toujours une période d’incubation entre la hausse des prix des matières premières et leur impact sur le point de vente », expliqué dans Le Figaro Emily Mayer à l’IRI.

Comment réagissent les consommateurs ? Plusieurs grandes enseignes, comme Carrefour, Auchan ou Casino, ont constaté une baisse des achats, mais davantage de consommation de produits moins chers. Une situation n’est pas limitée à la France : 30% de la population déclare vouloir limiter ses achats, y compris alimentaires, selon l’institut allemand d’études économiques IFH.

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