Avis sur les restaurants | jjacques : la perle cachée du Québec


À travers une bonne lentille, et parfois une mauvaise lentille, nos critiques de restaurant vous racontent leurs expériences, présentent l’équipe du restaurant et de la cuisine, et expliquent la motivation pour choisir un restaurant. Cette semaine : Le mystérieux bar à cocktails et à huîtres les jjacques à Québec.

Publié à 11h00

Iris Gagnon-Paradis La Presse

Pourquoi en parler ?

La capitale n’est plus si « vieille ». En témoignent les beaux restaurants, buvettes, izakayas et bars à cocktails qui ont vu le jour ces dernières années. L’un des lieux les plus intrigants de la région est sans aucun doute jjacques, un bar à cocktails et à huîtres qui a ouvert ses portes en 2019 dans le quartier animé de la rue Saint-Joseph Saint-Roche. Sa particularité ? Vous devez chercher votre entrée du côté de l’ange, invisible. Dès que la porte s’ouvre, vous entrez dans un autre univers. On la parcourt aussi pour vivre et raconter l’expérience.

PHOTO YAN DOUBLET, SOLEIL

Noémie Ducharme au centre, entourée de Jean-Baptiste Morin (Associé), Pierre Morneau (Chef), Charles-Antoine Larose (Sommelier), Justin Cazelais (Directeur) et Frédéric Pouliot (Bar Chef)

qui sont-ils?

Le groupe d’amis derrière le restaurant asiatique Chez Tao ! La taqueria mexicaine Julio a ouvert jjacques. Ces noctambules ont voulu créer un lieu unique en ville : un bar à cocktails et à huîtres élégant et distinctif pour accueillir une clientèle qui aime autant la nuit, les liquides et la gastronomie de qualité. Cet endroit se démarque pour plusieurs raisons. Le premier est son emplacement et sa conception – l’endroit n’a pas de fenêtres. Même si l’entrée était cachée, ce n’était pas tant une volonté de créer un « bar à haut-parleurs » comme l’a expliqué l’une des copropriétaires, Noémie Ducharme. « Le but est de faire voyager les gens. A jjacques, tu es totalement déconnecté, tu pourrais être à New York, Montréal ou New Delhi ! »

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    Crevettes argentines et leur sauce cocktail

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    Ces lieux ont de la classe dans ce petit bijou caché du quartier de San Roque.

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    Salade d’endives et sa collation parfaite

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    La salle du fond se déploie sous un ciel impressionniste.

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    Le clou de la soirée, ce poisson frit entier servi avec une salade de concombre et mangue

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Notre expérience

Si vous arrivez devant les jjacques de la rue Saint Joseph, ce dicton de sorcière, affiché sur une porte fermée, vous accueillera : « Pour trouver la lumière, suivez le saint jusqu’à la ville qui ouvre les portes du royaume des anges. Car oui, c’est Juste derrière l’immeuble, dans la petite ruelle de Notre-Dame-des-Anges, il faut passer par la rue de La Cité pour entrer. Entre un container et des graffitis, il y a une porte métallique et d’autres portes Idem; il faut sonner pour accéder à jjacques.

Même à l’intérieur, le bar est dissimulé derrière de lourds rideaux de velours. Dès que les rideaux sont tirés, on entre allègrement dans l’espace étroit, avec le bar et les tabourets allongés d’un côté, et les bancs prune de l’autre, comme autant de petits cocons pour se cacher, à travers les rideaux crème enfumés. Au fond, on trouve une autre jolie petite salle avec quelques tables hautes disséminées un peu partout, et un deuxième bar.

PHOTO DU SITE JJACQUES

Magnifique plateau de fruits de mer, une spécialité de ce lieu

Ici, les fruits de mer sont rois. La magnifique tour de fruits de mer est l’attraction principale. Ils peuvent avoir une, deux ou trois couches, puis selon la hauteur, ils sont garnis d’huîtres, de moules et de palourdes transformées, de tartare de palourdes et de saumon, de homard entier, de crabe des neiges ou de ceviche. Garniture de pétoncles.

Cependant, en raison de l’intolérance aux mollusques, il est impossible de goûter à toutes ces spécialités de fruits de mer. Les crevettes d’Argentine sont absolument irrésistibles avec leur sauce cocktail très savoureuse et parfumée, et les pattes de crabe des neiges avec mayo au citron sont une excellente option.

Le reste de la carte est divisé en assiettes à partager. Au menu, légumes (choux de Bruxelles, céleri rôti…), poissons (jus de saumon, maquereau rôti), burrata aux agrumes, ravioles de homard ou T-bone pour les carnivores invétérés.

La plupart des plats du défilé du soir nous ont fascinés. La salade d’endives vole la vedette : l’amertume des feuilles complète la salinité des anchois blancs, la chair des artichauts marinés, le fromage de campagne légèrement piquant et l’aneth pour un peu de fraîcheur.Une belle création, tellement réussie qu’elle emplit la bouche présentée dans la forme de toutes nos tables se prétendant « parfaite ».

Aussi louable était le brocoli rôti, un plat que notre serveuse énergique a chaleureusement recommandé. Servi sur des gâteaux à la crème, assaisonnés de sucre citronné et assaisonnés de dukkah, une épice du Moyen-Orient, de graines et de noix.

Le clou de la soirée était le poisson entier frit. Bar, filets blancs, bien habillés, avec une peau croustillante, pas trop grasse. Une salade de mangues et de concombres frais avec de la coriandre et de l’huile de piment est le complément parfait pour équilibrer le tout.

En dessert, l’inspiration du banana split est moins convaincante. Cette concoction – bananes rôties, cacahuètes et pépites de chocolat blanc, chou farci au sorbet maison, crème fouettée – est plus sujette à la confusion qu’à l’harmonie des saveurs. Les bouffées étaient si froides et croquantes à croquer. Il y a eu un rare faux record lors d’une soirée très réussie.

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    La Lune de Miel, un pisco sour floral à base de pisco El boernador et de tequila Hornitos Blanco

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    La carte des vins se compose de vins désaltérants, dont plusieurs effervescents, vins blancs ou macérations naturelles ou biodynamiques.

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    Americano, un cocktail classique à base de Campari, de vermouth rouge et de soda

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dans notre tasse

L’une des raisons d’assister à jjacques est sa programmation fluide et irréprochable. La carte des cocktails, signée Vincent Thuaud et le chef du bar Frédéric Pouliot, vaut bien le détour. Ces boissons ont été rejetées sur la base du qualificatif : Audace, Mélancolie, Sérénité ou Ecstasy. Nous avons été impressionnés par les techniques et les amalgames proposés, comme l’eau-de-vie au beurre et aux pêches pour une touche à l’ancienne. On adore White Panther, inspiré du Gibson Martini, qui incorpore l’aquavit de Belle-Isle (aromatisé à la coriandre et à l’aneth). Un cocktail chic et très satisfaisant avec des oignons perlés marinés.

La carte des vins est également bien assortie. Le vin assoiffé associé à des fruits de mer raffinés domine ici, avec une préférence pour la nature et la biodynamie, ainsi qu’une sélection de mousseux et de champagne. Nous avons goûté le Cami de Flors biologique, un original naturel très sec avec une belle finale florale, et l’excellent vin de macération Vater & Son du domaine allemand 2Naturkinder.

bon à savoir

Cet endroit est ouvert tard mais pas…

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