Pizzas, cakes, vinaigrettes… découvrez tous les produits dont la recette a été modifiée suite à une pénurie d’huile de tournesol
Cette tarte aux poireaux que vous achetez depuis des années n’a plus le même goût depuis des jours. Votre sens aigu du goût ne vous trompe pas : un ingrédient a bien été altéré. Le 20 mai 2022, la lutte contre la fraude (DGCCRF) a autorisé les industriels à remplacer ces croustillants d’oignons frits à l’huile de tournesol par des oignons crus. Cela ne nécessite aucune modification de l’emballage, autre que la vague inscription « DEROG » près de la date de péremption.
Les ingrédients de plus de 2800 produits de supermarché ont changé depuis le 26 avril, mais la liste des ingrédients sur l’emballage n’a pas été corrigée. illustrer? Le ministère de l’Économie a accordé une aide aux fabricants pour pouvoir éliminer ou remplacer rapidement l’huile de tournesol, qui a souffert de pénuries en raison de la guerre en Ukraine. Les principaux produits concernés sont les aliments cuits, Biscuits apéritifs, boulangers ou de pêche, puis soupes, sauces et condiments.
Alors, comment serez-vous informé de ces changements qui ne sont pas imprimés sur l’emballage ? Franceinfo vous invite à parcourir le moteur de recherche ci-dessous, où vous pourrez trouver toutes les références des supermarchés français à partir des données de la DGCCRF. Vous pouvez rechercher un produit alimentaire spécifique par son nom, sa marque et son numéro de code à barres ou un produit alternatif comme l’huile de canola.
Sur les 2 833 références compilées dans la base de données, la plupart des produits contiennent désormais de l’huile de colza, produite en masse en France, plutôt que de l’huile de tournesol. D’autres huiles telles que les huiles de noix de coco, de palme et de soja sont également utilisées, ce qui réduit la valeur nutritionnelle et écologique des produits associés. Enfin, certains constructeurs décident parfois au cas par cas de ne pas remplacer l’huile perdue ou de trouver d’autres alternatives.
Les 2 833 exemptions d’étiquettes ci-dessus sont toujours soumises à certaines règles. Une fois confirmée par les autorités, la déficience est valable six mois et est réexaminée après trois mois. A minima, la mention « DEROG » (détraction) devra être apposée sur l’emballage dans un délai de deux mois et au plus tard le 26 juin 2022.
Certaines modifications sont également soumises à des règles spécifiques plus strictes. Par exemple, tout allergène ajouté, gluten ou même ingrédient OGM doit être clairement visible sur l’emballage. Enfin, une liste de toutes ces modifications sera publiée en ligne et disponible via le QR code affiché en magasin.
« Je ne peux que saluer les efforts des autorités pour être transparentes, même quand rien n’est parfait. »
Camille Dorioz, chargée de campagne de l’ONG Foodwatch
Informations en France
Un cadre qui satisfait globalement les organisations de protection des consommateurs. A une exception près : « Nous avons des désaccords sur l’affichage en magasin, Olivier Andrault, responsable du programme alimentaire de l’UFC-Que Choisir, l’a souligné. Nous exigeons que la liste des produits modifiés soit clairement affichée en rayon. Cependant, cela a été rejeté par le concessionnaire. D’autres ONG ont les mêmes lacunes. « Personne ne recherche ses produits sur le site de la DGCCRF lors de ses achats »Camille Doriots ajouté.
Ainsi, dans la grande majorité des cas, l’huile de tournesol a été remplacée par l’huile de colza. D’un point de vue nutritionnel, une alternative assez bénéfique est le canola, qui contient moins d’acides gras saturés. Du fait de cette substitution, la vinaigrette à l’échalote de Carrefour est ainsi passée de Nutriscore E à D.
A l’inverse, d’autres produits ont vu leur qualité nutritionnelle se détériorer sans en informer les consommateurs. C’est le cas du Mascarpone Tiramisu de Netto. Le remplacement de l’huile de tournesol par de l’huile de noix de coco, qui contient plus d’acides gras saturés, a fait chuter son Nutrient Score de C à D. La marque de biscuits salés Tokapi a subi le même déclassement pour avoir remplacé l’huile de tournesol par de l’huile de palme riche en graisses saturées et a été condamnée par les écologistes.
Une pénurie de tournesols peut également affecter la qualité des œufs. C’est le cas de certains cartons de la marque Auchan. « Certaines poules ne sont plus garanties sans OGM », confirmez le revendeur avec franceinfo. Cette information importante pour le consommateur est ensuite inscrite sur l’emballage au moyen de marquages supplémentaires. Plus intéressant, la moutarde de Dijon a également disparu de certains produits en raison d’une pénurie d’huile de tournesol. Cela est particulièrement vrai pour l’aïoli bénédictine, où l’eau et le vinaigre peuvent être utilisés comme substituts.
Globalement, la DGCCRF estime que seulement 1,3 % des atteintes concernaient des modifications du Nutriscore, et qu’un seul allergène supplémentaire a été déclaré dans le produit provisoirement modifié. Une goutte d’eau dans l’océan des références de la grande distribution. « L’impact sur les consommateurs français est nettement moindre que dans les pays où les pénuries céréalières affectent des aliments aussi importants que les céréales »au coeur d’Olivier Andrault.
La transparence vis-à-vis des consommateurs doit encore être améliorée. « Les distributeurs et les fabricants n’utilisent pas toutes leurs capacités de communication pour informer les consommateurs de ces changements », en mettant l’accent sur Camille Dorioz. La DGCCRF a pointé du doigt de grandes marques nationales, qui ne révisent pas toutes les listes d’ingrédients affichées sur les sites de commande en ligne.
Les questions de contrôle restent également en suspens, tandis que les inspecteurs de la prévention des fraudes auront le travail à leur place dans les mois à venir : après l’alimentaire, le plan de service du ministère de l’Économie abordera prochainement les dérogations accordées aux cosmétiques, confrontés à une pénurie d’huile de tournesol.