Pourquoi les allergies progressent-elles si rapidement chez les enfants et comment les prévenir ?


Pourquoi votre bébé recrache-t-il du lait industriel ? Pourquoi votre enfant ne sort-il pas en mai les larmes aux yeux ? Pourquoi votre fille est-elle essoufflée lorsqu’elle dort dans la maison de campagne ? Les allergies respiratoires et alimentaires touchent aujourd’hui de nombreux enfants… et de plus en plus. Les causes de ces maladies allergiques semblent multiples et complexes. Il semble donc important de mieux les comprendre afin d’éviter qu’ils n’explosent.

En 50 ans, les allergies sont passées de 3,8% à 30% de la population mondiale

Il n’y a généralement aucune raison pour laquelle les humains ne peuvent pas tolérer l’herbe ou les arachides dès la naissance. C’est une réponse immunitaire excessive qui provoque nez qui coule, yeux rouges, éternuements, gonflement, grattage… Chercheur à l’Institut de Recherche Publique, travaillant sur le développement cohérent et durable de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement (Inrae) . L’Organisation mondiale de la santé prévoit que d’ici 2050, 50 % de la population mondiale souffrira d’allergies. « Parce que ces maladies, qu’elles soient respiratoires ou alimentaires, sont en augmentation depuis trois décennies. L’Organisation mondiale de la santé estime que 30 % de la population mondiale est aujourd’hui touchée par les maladies allergiques, contre 3,8 % en 1968.

« Les allergies sont de plus en plus fréquentes et graves chez les enfants »

En France, le nombre de personnes souffrant d’allergies a doublé en 20 ans, selon les associations. Ne laissez pas les enfants partir. Même si comparer des enquêtes qui n’ont pas toujours le même sujet de recherche (par exemple un seul aliment ou un seul pollen) ou des enquêtes d’une même population étudiée est complexe, certaines études internationales et françaises ont sonné l’alarme. L’étude Elfe, qui a suivi 15 000 enfants français nés en 2011, a montré que 6 % souffraient d’allergies alimentaires et 20 % souffraient d’allergies multiples. « Les allergies sont de plus en plus fréquentes et sévères chez les enfants », explique Karine Adel-Patient.asthme [80 % des asthmes sont allergiques] Touche 4 millions de Français dont un tiers d’enfants. De même, 6 à 8 % des enfants souffrent d’allergies alimentaires… contre 2 à 4 % des adultes. »

Madeleine Epstein, allergologue basée à Paris et vice-présidente de la Fédération Allergie (Syfal), a confirmé l’inquiétude. « Objectivement, il y a de plus en plus d’enfants allergiques. Quand je suis devenu allergologue dans les années 1980, on parlait à peine des allergies alimentaires. Aussi, on a constaté que les enfants allergiques aux arachides, au lait étaient des enfants… Aujourd’hui, ce sont les allergiques aux cacahuètes, aux fruits à coque, aux œufs et au lait. « Ayant un impact majeur sur leur vie quotidienne. « Les allergies sont la première cause d’absentéisme, note Karine Adel-Patient. Les enfants allergiques au lait ne pourront pas assister aux anniversaires. »

Explication possible de l’augmentation des allergies

Le plastique est-il partout dans notre environnement ? Composition chimique dans les biberons ? Nourriture industrielle ? Vêtements? La pollution de l’air? La raison reste très mystérieuse. « C’est multifactoriel, préviennent les allergologues. Un dysfonctionnement du système immunitaire. Qui le commande ? Le microbiome. Mais des changements d’alimentation et d’environnement peuvent l’affecter. On sait aussi que les antibiotiques le modifient, mais acceptons que beaucoup d’enfants sous petits antibiotiques aient plus d’allergies. »

Une piste contribue également au réchauffement climatique. Les plantes et les arbres poussent là où les gens n’ont jamais été exposés à ce pollen. « La pollution agit sur les pollens en les rendant plus allergènes, et sur les muqueuses des voies respiratoires en les rendant plus vulnérables. De plus, elle modifie le génome, rendant les prédispositions allergiques héréditaires. Ça marche dans tous les sens, super ! », Madeleine Love Le Dr Perstein a plaisanté.

Cela explique pourquoi le nombre croissant d’enfants allergiques, ainsi que les facteurs génétiques, sont importants. « Dans la population générale, le risque pour un enfant de développer des allergies est compris entre 5% et 10%, mais il est de 30% à 40% si l’un de ses parents est allergique, et jusqu’à 60% si les deux parents sont allergiques », Karine Adel -Poursuite du patient Logiquement, si plus d’adultes développent des allergies et deviennent parents, le pourcentage d’enfants souffrant d’allergies augmentera.

Comment identifier ces facteurs allergiques et améliorer la prévention ?

Pour en savoir plus sur les déclencheurs, l’équipe de Karine Adel-Patient à l’Inrae a lancé un projet de recherche sur le lien entre alimentation et allergies chez l’enfant. Depuis cinq ans, avec le soutien de la Fondation pour la recherche médicale (FRM), ils travaillent à déterminer quels contaminants chimiques les mères ingèrent pendant la grossesse et l’allaitement peuvent être à l’origine de la faute. Les chercheurs se sont appuyés sur deux grandes études épidémiologiques françaises : Elfe, que nous avons déjà évoquée, et Eden, qui s’intéresse aux déterminants du développement et de la santé de l’enfant. « Elles ont suivi leur mère pendant la grossesse pour en savoir plus sur leur alimentation et leur mode de vie », ont expliqué les chercheurs. Nous prélevons ensuite des échantillons de lait, de cheveux, d’urine dans la salle d’accouchement. Leurs enfants sont ensuite suivis pendant dix ou vingt ans, notamment pour voir s’ils développent des allergies. Nous avons ensuite comparé ces données avec les données de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), qui publie des niveaux de contamination pour 400 denrées alimentaires, couvrant 90 % de l’alimentation française moyenne. »

Méthode complémentaire : L’équipe s’est intéressée au méconium, première selle du bébé. « Ils s’accumulent au cours des six derniers mois de la grossesse. Examinons l’historique de ce que le fœtus a ingéré par le placenta. Enfin, les chercheurs ont testé certains polluants sur des souris pour voir si leur progéniture serait allergique. polluants dangereux et aider à mettre en place une politique préventive pour endiguer l’épidémie d’allergies », conclut Karine Adel-Patient. En attendant, que peuvent faire les futures mamans ? Les chercheurs leur conseillent de « manger le plus possible ». Des fruits et légumes de saison réduits, et évitez tout ce qui est transformé et emballé. Espérons que dans dix ans, il y aura des propositions plus précises.

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