Anorexie, boulimie, boulimie : les réseaux sociaux « exacerbent » les troubles alimentaires


Pour beaucoup, les images du « corps idéal » circulant sur les réseaux sociaux peuvent être source de complexité, de détresse, et parfois d’émergence de troubles alimentaires.

Ayez une vision positive de votre corps et acceptez-vous tel que vous êtes. C’est le message originel du courant, connu en bon français sous le nom de « body positive ». Cette expression a gagné en popularité ces dernières années pour inciter chacun à s’accepter. Si l’objectif initial était louable, il a malheureusement été détourné car repris par l’industrie qui a véhiculé l’idée qu’être mince est un épanouissement idéal et rend heureux.

Sur les réseaux sociaux pourtant, comme l’explique Valentin Flaudias, maître de conférences en psychologie clinique à l’université de Nantes, « cet idéal est utilisé dans de nombreuses publications, notamment dans les descriptions de ceux qu’on appelle les influenceurs. Au départ, l’idée est qu’au final, il faut s’aimer, mais surtout s’aimer soi-même. Il a donné l’exemple d’une utilisatrice d’Instagram qui dédie son compte à l’exercice : « Elle utilise ‘corps’ Le mot positif, tout en encourageant ses followers à lutter contre leur ‘excès de graisse’ . Le mouvement a trouvé un équilibre de culpabilité. « 

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Valentin Flaudias détaille que si les réseaux sociaux ne suffisent pas à déclencher des troubles alimentaires, les recherches sur le sujet montrent souvent que l’utilisation des réseaux sociaux exacerbe et amplifie ces troubles, donc le problème est exacerbé.

1 million de personnes

En France, on estime qu’environ 1 million de personnes souffrent aujourd’hui d’anorexie mentale, de boulimie ou d’hyperphagie boulimique, trois troubles du comportement alimentaire. Cependant, faute de diagnostic, 50% de ces personnes ne s’en rendront pas compte. Il y a donc un intérêt à accroître la vigilance vis-à-vis de l’utilisation des réseaux sociaux. Selon Valentin Flaudias, l’idée est d’apprendre à choisir les comptes qui nous intéressent vraiment, autrement dit, d’apprendre à utiliser ces applis de manière saine.

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Le psychologue a encouragé sa personne souffrant de troubles alimentaires à prendre du recul sur les réseaux sociaux en se posant les questions suivantes : Quels comptes suivez-vous ? Lesquels voyez-vous pour le plaisir ou la machinerie ? Combien de temps passez-vous sur les réseaux sociaux chaque jour ? Pensez-vous que vous pouvez perdre 5 minutes par semaine ou par jour ? L’objectif est de déterminer l’impact de ces applications. D’autant plus que, comme nous le savons, ceux-ci sont basés sur des algorithmes qui servent du contenu en fonction de ce que nous regardons, limitant les utilisateurs à certains sujets.

Comme le souligne Laure Mesquida, pédopsychiatre toulousaine, « Pour beaucoup de jeunes souffrant de troubles alimentaires, leur estime de soi n’est en réalité plus basée sur leurs impressions sur leur corps. Nous avons travaillé avec eux pour comprendre Le corps « n’a pas de valeur ». qu’à travers les images qu’il renvoie ».

Même sur les réseaux sociaux, où les personnes souffrant de troubles alimentaires peuvent trouver du soutien et recréer des liens sociaux, Valentin Flaudias prévient que si ces patients sont identifiés uniquement par leur maladie, cela peut « entretenir la pathologie, ce qui peut ensuite entraîner d’autres problèmes ». Néanmoins, il préconise de sensibiliser chacun à l’utilisation des réseaux sociaux et aux effets qu’ils peuvent avoir.


Si vous pensez avoir une dysfonction érectile, n’hésitez pas à appeler le 0 8100 370 37 ou une association proche de chez vous qui est répertoriée ici par la Fédération française de l’anorexie.

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