C’est la sauce que les Verts veulent manger à Genève


C’est inhabituel et mérite d’être mentionné : la présence de journalistes ne sera pas tolérée à la convention des Verts à Genève samedi. Échaudés par la médiatisation de l’interdiction de la viande aux futurs élus, puis, cette semaine, à travers une nouvelle salve, cette fois de lait, ils ont choisi de débattre en famille.

Contactées, ni la présidente Delphine Klopfenstein ni la députée Sophie Desbiolles n’ont voulu répondre à nos questions jusqu’à samedi. Le débat risque d’être intense avec ou sans couverture médiatique. D’un côté, les purs et durs veulent que le parti soit un modèle de pureté, et de l’autre, les pragmatiques estiment que ces luttes ne peuvent résoudre les problèmes écologiques.

L’Assemblée générale doit adopter le plan législatif du parti pour 2023-2028 ainsi qu’une charte des candidats pour les élections nationales de l’année prochaine, qui a suscité un tollé. Interdire la viande au nom de la manifestation a provoqué la colère de certains, à tel point que la pétition a conduit à un nouveau vote. Dans le même temps, le président a eu du mal à trouver un compromis qui s’articule autour d’un engagement à s’aligner sur les valeurs du programme.

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Le programme, exactement, à quoi ça ressemble ? Soixante-dix pages et des centaines de points sur tous les sujets imaginables, de l’antiracisme à l’environnement, des questions LGBTQI+ à l’éducation, en passant par la fiscalité ou l’agriculture. Si les questions énergétiques et environnementales sont vraies, certains sujets sont perçus comme extrémistes. « Parce que le plan est concocté par différents groupes de travail, dont les dirigeants sont généralement des lobbyistes », a fustigé un député.​​​ Exemple : Le responsable du groupement pédagogique est le président du Syndicat Primaire (SPG). Le responsable fiscal est le secrétaire syndical d’Unia. Dans la culture, on retrouve un musicien qui s’oppose à la Cité de la Musique. Il n’y aura que des discussions et d’éventuels amendements aux amendements, tout le reste sera adopté sans plus tarder.

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Nous sommes clairs : les plans législatifs ne sont pas destinés à être mis en œuvre tels quels. Mais il représente une boussole, un idéal qu’un élu s’efforce de poursuivre dans ses conseils politiques. Il s’agit d’un florilège de ce que les Verts veulent offrir à leur Etat.

Sur le plan alimentaire, le parti propose de réduire drastiquement les produits animaux dans les cantines et restaurants, plus ou moins contrôlés par l’Etat. D’où la viande ou les œufs de malades sortant de l’hôpital ou de jeunes enfants à la crèche. Alors que les Verts veulent interdire l’élevage commercial d’animaux de compagnie « de race pure », ils veulent faciliter l’entrée des animaux dans les maisons de retraite ou les refuges d’urgence et encourager la zoothérapie. Il s’agit également d’interdire l’utilisation d’animaux vivants pour des spectacles ou des divertissements dans les lieux contrôlés ou subventionnés par l’État. Et encore « arrêter l’acquisition par l’État de vêtements ou d’accessoires de toute origine animale ». Recommanderaient-ils aux fonctionnaires de porter des Crocs ? plus maintenant. Car il y a un point dans l’émission qui mentionne l’interdiction du plastique.

« Répression complète de l’agriculture et de l’élevage »

Ils se sont engagés à agir au niveau fédéral pour supprimer les subventions qui encouragent la consommation de produits animaux. Quant au chapitre sur l’agriculture, on parle beaucoup de plantation d’arbres, de jardins potagers et de fermes urbaines. « Ce plan est une attaque tous azimuts contre l’agriculture et l’élevage, estime le député vert François Lefort. Si on interdit le lait, que fait-on des vaches ? Comment manger local sans agriculteurs ? L’agriculture est déjà en train de changer. Pour en faire plus respectueux de l’environnement, nous devons lui donner du temps et investir massivement dans le conseil et la recherche. »

Ajout d’un parking en surface divisé par deux dans la liste de souhaits ; température de 20 °C à l’intérieur du logement ; moins d’espace de vie par habitant – personne ne sait vraiment comment il compte s’y prendre. À l’aéroport international de Genève, les vols intérieurs et toutes les destinations à moins de huit heures de train seront annulés – pas bon pour Paris, Florence ou Barcelone. Cointrin aura un couvre-feu de 21h à 7h et les taxes augmenteront considérablement.

Trente-deux heures par semaine

Si la plateforme du parti reflète plus de valeurs que de solutions pragmatiques, alors la plateforme du Parti vert est très libre du principe de réalité. Par exemple, en termes de travail, attendez-vous à travailler 32 heures par semaine dans les secteurs public et privé, mais recevez un salaire « valeur ».Ils identifient les métiers de demain dans les domaines suivants se soucier, Le recyclage et les réparations comprennent également le partage de biens et de services. Sans surprise, leur liste d’aide sociale va s’allonger. Comment financer tout cela ? En portant l’impôt sur les sociétés et sur la fortune à plus de 3 millions de francs, en taxant notamment les plus-values.

Sur les questions de genre et d’égalité, le très progressiste Parti vert propose des dizaines de pistes d’amélioration. Certaines d’entre elles sont pour le moins ésotériques, comme « l’inclusion du genre dans le budget national », l’octroi de subventions conditionnées à des critères d’égalité et d’inclusion, ou encore l’équilibrage des dépenses de services par catégorie.

C’est sur ces questions, et sur l’antispécisme, que les tensions se sont accrues entre les écologistes genevois et même le Parti national. « Toute stratégie est perdante samedi, craignent les observateurs. Si le plan extrême passe, le parti verra probablement à nouveau des membres tourbillonner parmi les libéraux verts. Sinon, Superman sera énervé. » le président estime qu’il n’y a pas d’objection. Reste à savoir si ce plan révolutionnaire rencontrera les faveurs du Parlement.

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