Elle a réinventé les galettes de crevettes de son enfance, mais… sans crevettes


« Je suis né près de Bruges. Pas très loin de la mer. Les galettes de crevettes sont mon plat préféré depuis que je suis tout petit ».

En 2022, Mona Delagrange aura 28 ans. De la chapelure de crustacés, l’un de nos plats nationaux les plus emblématiques, elle ne pouvait pas être plus croustillante et impénitente. En mer du Nord, on sait que la pêche à la crevette détruit le fond de l’océan, là où les chalutiers tirent d’immenses filets. Leurs mailles étroites conduisent également à la pêche occasionnelle d’autres espèces. Il a été désigné comme l’un des plus nocifs pour l’environnement. Le chercheur américain J. Boone Kauffman estime que, mesurée en livres, son empreinte carbone est 10 fois supérieure à celle du bœuf produit sous les tropiques. De quoi avaler son persil frit de travers.

« L’impact de manger des plats à base de plantes est beaucoup moins important. C’est l’une des raisons pour lesquelles je suis devenue végétalienne. Avec un amour pour les animaux », a révélé Mona Delagrange. « Ensuite, j’ai dit au revoir aux galettes de crevettes ». Ces résolutions sont venues pendant ses études de nutritionniste à l’Université de Wageningen aux Pays-Bas, près d’Utrecht. « Là-bas, j’ai beaucoup appris sur l’avenir de l’alimentation, l’innovation alimentaire et la durabilité », déclare Saint-Gilloise.

Wakame, une algue « douce »

Forte d’une expertise dans les entreprises multinationales et d’un engagement pour l’environnement, Mona expérimente depuis 2020. « J’ai eu très tôt l’idée de croquettes sans crevettes. Et les seuls ingrédients marins non animaux qui peuvent être consommés, ce sont les algues. De plus, elles poussent très vite, sans additifs, et sans eau. Elles sont riches en Protéine, Iode, Oméga 3 ».

Sa formule est commercialisée sous le label Nomet depuis l’été 2021. Il s’inspire de la digue classique. « La base crémeuse est à base d’avoine. Les algues lui donnent une saveur océane et une touche visuelle ». Cette plante verte est le wakamé. Cette algue au « goût assez doux » provient d’une ferme d’Ostersköld, aux Pays-Bas. « C’est le plus proche que j’ai trouvé. Il a l’avantage de pousser dans une baie assez calme. La côte belge essaie déjà de le cultiver, mais c’est encore expérimental ».

Soupes et Pâtes

Pour changer le plaisir, Mona expérimente maintenant 6 types d’algues. Des créations supplémentaires pourraient élargir la gamme de produits phares à base de wakamé. A cause de l’attrait de la croquette : Nomet vient de remporter le prix « The Future Is Here », dans la catégorie food. Pour les jeunes de 18 à 30 ans. « Il y a toujours un risque à lancer un produit : remporter ce prix est une grande reconnaissance ». Il a été ajouté aux 6 finalistes du « Belgian Vegetarian Award ».

Dans un futur proche, Nomet privilégie les restaurants. Son réseau reste à construire : ses croquettes devraient être sur les meilleures tables et supermarchés bio « dès l’été ». « Je veux prouver aux Belges que les algues sont délicieuses. On peut les utiliser davantage dans les régimes culinaires européens pour minimiser notre impact. Ils ne se contentent pas de la soupe miso : je mange des pâtes ».

Write A Comment