FRANCE – LE MONDE | Buitoni, Kinder… comment les usines alimentaires sont contrôlées


Contrôles problématiques après le rappel de Buitoni et Kinder

La Provence (AFP)

Les systèmes de contrôle sur les sites de production alimentaire reposent en grande partie sur les procédures internes de l’entreprise, les autorités intervenant davantage après des rapports, comme le scandale dans lequel des pizzas surgelées de marque Buitoni ont été contaminées par E. coli. En l’occurrence, le périmètre de Fraîch’Up Pizza a fait l’objet d’une enquête après 50 cas de contamination à E. coli et deux décès éventuellement liés en France. Une deuxième gamme, appelée Bella Napoli, a fait l’objet de plaintes cette semaine, mais les autorités ont déclaré avoir conclu qu’il n’y avait pas de contamination. La troisième série, « Stone Furnace », produite dans la même usine que Fraîch’Up, a été interrogée par les avocats des victimes, ce que les enquêteurs n’ont pas confirmé à ce stade.

De plus, les produits Kinder fabriqués dans l’usine belge du groupe Ferrero sont soupçonnés d’avoir causé environ 150 cas de salmonellose dans neuf pays européens, principalement chez des enfants de moins de 10 ans, sans aucun décès.

Quelles sont les règles?

En France comme en Europe, les entreprises agroalimentaires ont « L’obligation de s’auto-examiner pour s’assurer qu’ils ne vendent que des produits non nocifs pour la santé »a expliqué Karine Jacquemart, directrice générale de l’ONG Foodwatch. « Les industriels doivent avertir les autorités au moindre soupçon, mais c’est le contraire, et c’est ce qu’il faut rappeler aujourd’hui », Ingrid Kragl de Foodwatch abonde.

En février 2019, la Cour des comptes française « Des lacunes existent à toutes les étapes de la chaîne de contrôle de la sécurité alimentaire, des entreprises effectuant des auto-inspections à la publication des résultats d’inspection. »

Comment est-il contrôlé ?

Le secrétaire du syndicat Solidaires CCRF & SCL, Roland Girerd, a souligné : « Remettre la sécurité des consommateurs sur les épaules d’une entreprise qui sera tenue de rechercher un profit maximal est complexe, notamment parce que le moyen par lequel le gouvernement devrait contrôler ces autocontrôles est de réduire. Les inspecteurs de la répression des fraudes (DGCCRF) peuvent mener des inspections sans préavis à l’entreprise. Mais de 2007 à 2020, leurs effectifs ont diminué de près de 30 %, passant de 3 656 à 2 673. Roland Girerd poursuit, Les inspections en raid sont toujours possibles, mais « il faudra temps, hommes et ressources » et les alertes à la DGCCRF se multiplient, passant de 1 169 en 2016 à 1 900 en 2020.

Quels sont les contrôles ?

Plus généralement, ceux qui effectuent les contrôles sanitaires des denrées alimentaires sont rattachés au ministère de l’agriculture (DGAL), au ministère de l’économie (DGCCRF) et au ministère de la santé.mais leurs ressources humaines « Ne peut pas couvrir la plupart des institutions dans certains secteurs par le contrôle primaire »La Cour des comptes en 2019 l’a noté.Le tribunal cite une affaire de livraison de nourriture et de restauration, estime la couverture du secteur « arrivé par le service de contrôle » La DGAL était de 9 % et la DGCCRF de 4 %.

DGCCRF « Selon le rapport »a expliqué un porte-parole. « Lorsqu’une personne développe des symptômes et prouve une éventuelle infection, les autorités épidémiologiques (agence régionale de santé ou ministère de la Santé publique) procèdent à une analyse de l’alimentation rétroactivement aux jours précédents ».

lorsque plusieurs situations « Il est permis de dire que la contamination peut être liée à un certain produit, une enquête plus approfondie à l’usine de fabrication et le produit peut être retiré de l’étagère si cela est jugé nécessaire »il a continué.

Système d’alerte européen

L’UE dispose d’un mécanisme d’alerte international (Rapid Alert System for Food and Feed), déclenché notamment lors de la crise de contamination à l’oxyde d’éthylène, qui a entraîné le retrait de nombreux produits depuis novembre 2020. Foodwatch a salué la réponse des autorités à l’enquête Buitoni, mais a exprimé des doutes sur les retards concernant les œufs Kinder. L’alerte européenne a été lancée le 25 mars, mais les autorités nationales n’ont commencé à communiquer que début avril.

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