Japon : Licencié pour avoir tenté de « rendre dépendantes des vierges »
Publié le 19 avril 2022 à 18h34
Le patron d’une chaîne de restauration rapide a été licencié pour ses propos sexistes : il veut que les jeunes filles deviennent des fanatiques avant d’être invitées dans des restaurants plus chers par des hommes.
Un restaurant Yoshinoya à Tokyo (image en médaillon).
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La célèbre chaîne de restauration rapide japonaise Yoshinoya a annoncé mardi avoir licencié un cadre supérieur à la suite d’un tollé suscité par ses prétendues remarques sexistes lors d’une réunion de stratégie marketing.
L’enseigne de Yoshinoya.
AFP
La société connue pour son « gyudon » bon marché – un bol de riz garni de fines tranches de bœuf et d’oignons – a déclaré dans un communiqué qu’elle avait licencié Ito, citant « des paroles et des actes totalement inacceptables », mais n’a pas fourni plus de détails.
Selon des propos rapportés sur le réseau social, la dirigeante a expliqué lors d’une récente réunion à l’université Waseda de Tokyo que Yoshinoya devait trouver des moyens de « droguer les vierges » avant que les jeunes filles ne soient invitées par des hommes dans des restaurants plus chers.
Les critiques qui ont suivi sur les réseaux sociaux japonais ont afflué comme un déluge. L’ancienne législatrice communiste et militante des droits des femmes et LGBT+ Saori Itouchi, en particulier, a décrit les commentaires d’Ito sur Twitter comme « ouvertement sexistes » et « dégoûtants ».
De nombreux scandales de sexisme
Yoshinoya s’est excusé pour l’incident et a annoncé dans un communiqué séparé qu’il réduirait le salaire fixe du président Yasutaka Kawamura de 30% sur trois mois.
À l’instar de Yoshinoya, qui ne compte qu’une seule femme dans son conseil d’administration, selon son site Internet, la représentation des femmes dans les sphères du pouvoir au Japon, tant sur le plan politique qu’économique, est limitée, bien qu’elles soient généralement très éduquées et ces dernières années, leur présence dans le marché du travail augmente. En conséquence, dans le rapport 2021 du Forum économique mondial sur les inégalités entre les sexes, le Japon se classe 120e sur 156 pays, un classement très médiocre.
L’archipel nippon a traversé de nombreux scandales de sexisme. L’année dernière, Yoshiro Mori, président du comité d’organisation de Tokyo 2020 et ancien Premier ministre, a été contraint de démissionner après avoir déclaré publiquement que les femmes parlaient trop longtemps lors des réunions, qu’il a qualifiées de « dégoûtantes ».
(AFP)