La plateforme régionale Colissimo sera disponible début 2024


1 Deux ans à l’avance

Pas de secret : Le e-commerce, levier de croissance majeur pour Poste France, fait également face à une baisse de la distribution du courrier. En 2018, le groupe a adopté un ambitieux plan national d’investissement de 450 millions d’euros, basé sur la construction ou le développement de 19 plateformes de tri de nouvelle génération. L’objectif : rester à la pointe de l’expédition de colis : le Covid n’a fait qu’accélérer le mouvement, « de 30 % entre 2020 et 2021 », rappelle Yann Briand, chef de projet plateforme à Cadaujac, avec deux ans d’avance sur le calendrier.

2 19 000 colis/heure

La plate-forme actuelle, ouverte en bord de Garonne en octobre 1994, fonctionne sur le même trieur qu’au départ, et ne peut répondre à un tel objectif – La Poste recourt déjà à la sous-traitance pour répondre à la demande. Les machines actuelles fonctionnent à « 10-11 000 colis par heure » : le nouvel équipement germano-danois affichera des vitesses d’exécution allant jusqu’à 19 000 colis par heure. De plus, toute la logistique a été repensée : des convoyeurs télescopiques en aval livrent les colis triés aux remorques des camions. Le résultat est un chargement optimisé, appelé « Neat Bulk », qui peut transporter « 30% de colis en plus » par rapport à une semi-remorque. Au passage, La Poste se targue d’afficher une « baisse de 28% » des émissions de CO2 par colis.

La nouvelle installation germano-danoise fonctionnera à un rythme de 19 000 colis par heure, contre 10 à 11 000 actuellement

Yann Briand, Chef de Projet de la Plateforme Cadaujac, devant le site Colissimo de Bègles le jeudi 21 avril.

Laurent Theillet / « Sud-Ouest »

3 objectifs de service J+1

En plus des services logistiques, de nouveaux modes de transport émergent, utilisant en l’occurrence des « caisses d’échange » comme les conteneurs maritimes, qui sont ensuite attachés aux camions. L’avantage de la manœuvre : le poids lourd n’est pas figé au déchargement, il peut repartir avec une autre caisse d’échange. Colissimo a récemment adopté ce système après Chronopost, autre filiale du groupe La Poste. Autant d’outils au service des objectifs d’émission-réception de J+1, « à l’échelle de la France », par rapport à J+2 aujourd’hui.

Un corps d’échange, dans ses étriers, est le maillon logistique sur lequel repose la nouvelle plate-forme.

Laurent Theillet / « Sud-Ouest »

4 Desserte directe au sud de la zone d’agglomération

Pourquoi choisir Cadojak ? L’ancienne gare Lidl, à environ 12 km du quai actuel, a le double avantage d’être proche de l’A62 et des portes de la ville de Bordeaux. Car, détail important, si le socle de cette plateforme nouvelle génération baptisée « Aquitaine » est régional, elle introduira également un événement colis dans la partie sud de la Grande Métropole Bordeaux, s’affranchissant de l’étape postale : le tour 98 sera de la scène Partez. « Economique, écologique et gain de temps », conclut Yann Briand. Les travaux ont démarré en février : du déménagement dans l’ancienne base Lidl de Cestas, il ne restera vraiment plus grand-chose : « On a cassé des murs, des façades, des sols », énumère le chef de projet. Le nombre de portes de quai passera à 93. A noter que La Poste sera locataire uniquement.

L’embarcadère de la plateforme Colissimo Alpes près de Grenoble, le modèle sera construit à Cadaujac.

bureau de poste

5 employés conservés

L’usine de Bègles compte actuellement 130 salariés. Si les nouveaux équipements sont associés à une automatisation plus poussée, tous les salariés seront transférés à l’usine de Cadaujac, Yann Briand a mis en cause les inquiétudes exprimées par le syndicat en début d’année. « Le site sera plus productif, c’est évident, mais on va augmenter le nombre de salariés », a-t-il poursuivi, sous l’effet conjugué de la « ré-internalisation » des activités externalisées et de l’augmentation attendue du trafic de colis.

« Le site sera plus efficace, c’est évident, mais nous allons augmenter le nombre de collaborateurs »

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