Le Pertuis : au Café du Col on vit au rythme de la RN 88


Il est 7h ce jeudi. Les automobilistes sillonnent déjà la RN 88 alors que les nuages ​​sombres et le soleil se taquinent sur le Bassin du Bono. Rien d’anormal jusqu’à présent ! C’est l’une des principales artères du secteur où se croisent chaque jour près de 15 000 véhicules.
De nombreux marchands qui s’installent dans les villages traversés par le Kuomintang profitent de cet afflux. Comme William Darne, 43 ans, propriétaire du Café du Col dans la commune de Pertuis depuis huit ans. Il était le dernier de son espèce à ne pas s’arrêter. Le lieu est tellement ancien que tenter de dater sa création relève presque du graal pour la clientèle la plus ancienne. Une seule certitude : plusieurs propriétaires héritent les uns des autres, lui conférant tantôt les fonctions de débit de boisson, de restaurant, tantôt de station-service.

Apparitions de Roger Rocher et Michael Jones

A notre arrivée, le gérant venait de terminer une conversation qu’il avait entamée avec deux habitués. Le bruit de la machine à café couvrait presque le bruit des camions, des voitures et des motos traversant le magasin. « Il t’attend depuis cinq heures », a déclaré Jackie, 57 ans, avec un sourire curieux. Chaque matin, le carreleur professionnel habitant Besa Morel s’arrête volontiers prendre un café, un journal à la main, et se rend sur l’un de ses chantiers. « Je suis ici par habitude. Parfois, même si ce n’est pas dans mon itinéraire, je passe ».

« Je suis ici par habitude. Je me sens bien »

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Après quelques minutes. Claude, ou plutôt « Claudus », 73 ans, entra et s’assit sur l’un des tabourets. Depuis près de deux décennies, l’ancien employé municipal a également intégré les visites au Café du Col à sa routine matinale. « Je viens depuis que j’ai déménagé au village. Il n’y avait personne d’autre autour, et puis ça m’a fait rencontrer des gens. Là où j’habitais, à Araules, à la lisière de la forêt du Meygal, je ne voyais que le facteur « .
En adoptant le pertuisien, il fait en quelque sorte exception à la règle de la preuve. Car, comme Jacky, les clients du Café du Col sont majoritairement de passage. Quand le trafic est dense, elle grouille. Sinon, William ne verra jamais le chat. Les profils des clients évoluent également. « Ça se développe au fil de la journée. Ça commence par les camionneurs, puis les ouvriers, puis les touristes », analyse William Darne. Il y a les Altiligériens, et il y a ceux de plus loin, de Lozère ou encore de Haute-Savoie.
Ces va-et-vient incessants débouchent parfois sur des rencontres intéressantes, comme Roger Rocher, le président de l’AS Saint-Étienne, venu casser la croûte aux heures de pointe du club. « Je ne le connaissais pas… jusqu’à ce qu’il signe le chèque pour payer sa commande », se souvient William Dahn.
Le chanteur-guitariste franco-gallois Michael Jones, proche de Jean-Jacques Goldman, s’est également arrêté au café (avec qui il a co-écrit de nombreuses oeuvres, dont Le très célèbre Je te donne, sorti en 1985). « Reconnu par plusieurs clients, il a fini par s’éclipser ».

les rêves d’enfant deviennent réalité

Signe du destin, quelques années plus tard, en 1991, son père Michel Darne, alors maçon, choisit d’acquérir la propriété.
Alors que les affaires étaient en plein essor, William Darne a travaillé dur pour réaliser son rêve. En 1995, il commence à apprendre les bases de la cuisine. Quatre ans plus tard, il obtient son diplôme et est engagé comme chef.
Les années passent. L’établissement fait l’objet de rénovations majeures. Doublez la superficie et réorganisez les espaces. Au fur et à mesure que William acquérait diverses compétences, son père lui laissa de plus en plus de responsabilités. « C’est une vraie passion. J’adore être en contact avec des gens qui sont différents les uns des autres dans cet univers. »
En décembre 2014, vient le moment de la consécration : il reprend officiellement l’entreprise familiale. « Mon père a décidé de prendre sa retraite, j’ai donc racheté l’entreprise naturellement. Nous avons pris un repas pour fêter la passation », se souvient William Dahn.

Des inquiétudes sur l’avenir de l’institution

Le trafic sur la RN 88 s’est intensifié. Il est 8 heures et le Col Café se remplit. Salopettes et tailleurs sont disposés aux quatre coins de la petite pièce principale.

« Avec Bypass, j’ai peur de perdre 50% de clients »

Pendant ce temps, Cindy Vigouroux, l’une des deux employées, est venue donner un coup de main au bar, ce qui a permis à William Darne d’aller en cuisine. Si le dessert est prêt, il a d’autres plats à cuisiner. Au menu : Quiche Lorraine, Rosbif et Pommes de terre. « Nous faisions en moyenne 20 à 30 couverts par jour », et les quadragénaires étaient plutôt satisfaits de l’afflux.
Pourtant, alors que le projet de déviation de la RN 88 contournera Le Pertuis, les restaurateurs craignent que sa participation ne chute dans les prochaines années. « Il y aura moins de canaux. J’ai peur de perdre plus de 50% de mes clients ».
Ce n’était pas cette dernière qui le rassurait. Si un habitué comme Dominique, fidèle depuis 30 ans, veut entretenir ce réflexe de venir au Café du Col et de trouver « l’ambiance y est bonne », en revanche, d’autres songent déjà à faire une impasse, ils pense encore Aujourd’hui est un grand moment dans leur routine matinale.

Dominique Lemoyne

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