Le restaurant jette l’éponge faute de personnel


A Alters, la cuisine du musée a dû arrêter le service du soir fin avril après le deuxième départ de la cuisine. « On a déjà du mal à en trouver, et on ne veut plus dépenser d’énergie à chercher des perles rares », déplorent les restaurateurs de 57 et 56 ans. Dans la norme sixties, le tandem préfère envisager de nouvelles reconversions. « Tous les collègues de la côte basque sont aussi difficiles à recruter que nous, alors qu’ils sont plus attractifs. C’est trop compliqué d’attirer des salariés ici », pointe Philippe Meissner.

Fin avril, Corral Café recrutait des chefs. En tant que nouveau propriétaire du mur du restaurant de base décontractée, la communauté municipale de Lacq-Orthez peine à trouver des professionnels pour gérer le lieu.

Le bar n’est ouvert que le mardi

Pour les restaurateurs du boulevard la Moutète, la pénurie de main-d’œuvre n’a rien à voir avec la rémunération, mais avec une perte d’amour pour le métier. « Les gens ne veulent plus travailler les nuits et les week-ends. Votre cuisine de la côte fait une offre à 4 000 euros et ne peut pas répondre. Un jeune serveur commence à 2 000 euros », révèle Philippe Meissner. Après deux décennies d’activité, le couple a décidé de jeter l’éponge. « Nous arrêterons la restauration le samedi 21 mai, en espérant transmettre cette belle affaire à un jeune professionnel dynamique », a annoncé Olivier Pezé.

Cependant, le bar restera ouvert pour les rendez-vous du marché le mardi matin. L’aventure a également commencé en novembre 2002. L’adresse, connue à l’époque sous le nom de « Café La Moutète », était un bar aux allures de pub, fréquenté notamment par de jeunes noctambules. « Nous avons des soirées à thème tous les week-ends, suivies de concerts et de soirées DJ », se souvient Olivier Pezé.

À la fin des années 2000, le durcissement de la législation sur l’alcoolisme, suivi de l’interdiction du tabac, a réduit la fréquentation nocturne à un filet. « Ce qui a été très violent, c’est la prolifération des smartphones avec les réseaux sociaux et le monde numérique en général. On a perdu une énorme partie des jeunes », se souviennent les patrons.

En 2014, ils ont entièrement repensé le lieu, en en faisant leur restaurant renommé. Une cuisine entrée sur le marché haut de gamme il y a un an avec l’arrivée d’un nouveau chef « s’adaptant au marché ». « Depuis deux décennies, nous sommes fiers d’être l’un des acteurs économiques d’Orthez. Aujourd’hui, c’est à nous de passer le flambeau », ont-ils conclu, les yeux remplis de souvenirs.

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