Les fabricants accusent les supermarchés de ne pas jouer aux jeux


Alors que les distributeurs et les fabricants sont revenus à la table des négociations, ces derniers estiment que la grande distribution propose des offres « inacceptables ».

Plus d’un mois après la réouverture des négociations commerciales sur les prix alimentaires, les industriels ont exprimé jeudi leur inquiétude face au comportement de certains distributeurs qu’ils accusent de « mettre en péril » la filière malgré la flambée des prix. Coût de production.

Dans un communiqué à l’issue d’une nouvelle réunion de suivi des pourparlers, la coopérative agricole et première organisation agroalimentaire ANIA a dénoncé l’attitude de certaines enseignes, estimant qu’elle « porte gravement atteinte à la filière et met en danger l’entreprise ».

Jean-Philippe André, président de l’ANIA, et Dominique Chargé, président des Partenariats Agricoles, ont tous deux souligné : « Vu le comportement des concessionnaires, ils retardent ou ignorent la demande de renégociation du constructeur, nous sommes inquiets de l’évolution des discussions » .

Malgré une charte d’engagement signée il y a un mois avec le soutien du ministère de l’Agriculture, l’ANIA et la Coopérative agricole estiment que « certains concessionnaires sont encore prêts à contourner son contenu de manière imprudente » au mépris de la solidarité de la filière.

La hausse des prix est trop faible

Confrontés à la flambée des coûts de production due à la guerre en Ukraine, industriels et distributeurs sont revenus mi-mars à la table des négociations pour revoir les contrats commerciaux signés deux semaines plus tôt. Après une longue lutte, ils fixent chaque année le prix de nombreux produits vendus dans les supermarchés.

Les pourparlers annuels se sont terminés le 1er mars avec une augmentation de 3 % pour répercuter l’inflation, mais il est trop tôt pour prendre en compte la flambée des prix liée au conflit.

Le constructeur affirme que les conditions renégociées et révisées – comme l’exclusion des changements énergétiques – « ne permettent pas de prendre en compte le cumul des augmentations subies par tous les postes de coûts ».

Ils regrettent également qu’il n’y ait pas de suspension des pénalités logistiques, qui sont des pénalités pour les fournisseurs qui ne livrent pas les produits dans les délais ou dans les quantités prévues.

« Les positions et les discours de certains concessionnaires sont inacceptables. Il n’y a pas d’effet d’aubaine pour les constructeurs », plaident-ils, alors que certaines marques pointent des difficultés de livraison.

Neuf industriels sur 10 sont confrontés à des difficultés d’approvisionnement, notamment en matières premières agricoles et en intrants industriels comme les emballages, selon l’ANIA et la Coopérative agricole.

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