« Mais où est passée la main-d’oeuvre ? » : à Vichy (Alier), les restaurants font face à une pénurie de personnel


Certaines personnes admettent qu’elles ne dorment pas la nuit. Les restaurateurs de Vichy semblent tous prêts pour une bonne saison cet été, avec une fréquentation incontestablement plus élevée de l’Unesco et la fin des restrictions sanitaires. Surtout sur l’Allier. Oui, mais c’est tout : moins d’effectifs que jamais. Ce n’est pas sans conséquences.

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Quelle est la situation maintenant ?

Concrètement, avec le début de la grande saison touristique, il y a une forte pénurie de demandeurs d’emploi dans le secteur de la restauration, et cette ampleur a rarement été observée dans le secteur ces dernières années. Selon certains restaurateurs de Vichy, le nombre de postes encore à pourvoir dans la ville serait d’environ 60 à 80. Les bords de l’Allier ont été les premiers touchés par cette pénurie puisque leurs terrasses étaient envahies par les clients aux beaux jours. « Normalement, mon équipe pour la saison se forme très vite. Là, à la mi-avril, il me reste six postes à pourvoir ?! », a déclaré le manager du Mirage, Florent Ratat, sur la Rive droite. En commençant par Pôle Emploi et les réseaux sociaux, il aurait posté des annonces un peu partout. Et il n’est pas le seul : peu de restaurants n’ont pas annoncé l’embauche de personnel et renforcé le personnel de cuisine ou de service ces dernières semaines. En vain, souvent. Pour l’instant, une telle embauche vire souvent à la « catastrophe », souffle le restaurateur bellerivois.

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Comment expliquer cette pénurie ?

Avant la crise sanitaire, le recrutement n’était plus un pique-nique. Mais cela a aggravé les choses. C’est en tout cas le constat de nombreux professionnels. « Il y a clairement un effet post-pandémie », un autre restaurateur résume avec regret l’avis partagé par nombre de ses confrères : « Après le confinement, beaucoup de gens retrouvent une vie plus calme, du repos, une vie de famille… ces gens ne veulent plus venir au restaurant pour travailler car les horaires y sont généralement très stricts. Il y a aussi la question des salaires, qui compte évidemment, d’autant plus que le pouvoir d’achat ne cesse de baisser.

« Certaines personnes préfèrent faire des choses qu’elles n’aiment pas faire pour gagner un peu plus »

gérant de bar

La restauration souffre actuellement d’un réel manque d’attractivité…

Comment le restaurant s’intègre-t-il ?

Face à cette apparente pénurie d’effectifs, qu’ils espèrent encore combler en inscrivant des élèves en fin d’année scolaire, les professionnels du secteur s’adaptent. Certains ont fait des choix forts : ils ne seront pas ouverts certains soirs de la semaine pour pouvoir mobiliser leur personnel le week-end, quand l’affluence est toujours plus importante. D’autres, en attendant des jours meilleurs, envisagent de réduire leurs horaires d’ouverture en fermant plus tôt. « On pourrait aussi fermer un jour par semaine et même réduire le nombre de places assises. Mais ça ne donnerait pas une bonne image, surtout pour une ville qui veut accueillir de plus en plus de touristes », souligne Floren Ratat, directeur du Mirage.

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Sa voisine Isabelle Charpin, la gérante des Terrasses de Vichy, « n’a jamais eu autant de mal » à la recruter, et désormais elle se tourne vers le « système D ». « En gros, quand on a du monde, on explique parfois aux gens qu’on ne peut pas avoir de menu sucré. Mais honnêtement, à la longue, ce n’est pas faisable, on ne peut pas le faire toute la saison. C’est pourquoi avec elle Comme beaucoup de ses collègues, la manager veut encore croire qu’elle réussira avec son équipe, les renforts sont devenus une denrée plus rare que jamais…

Pierre Géraldi

Photo de Corentin Garault

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