Najat Kaanache « Pour mes clients, je suis marocaine. Pour les marocains, je suis étrangère »


Après avoir ouvert son septième restaurant à Rabat, Najat annonce l’ouverture d’un autre restaurant indépendant à Séville, son premier en Espagne. Il sera situé au rez-de-chaussée de la Taberna del Alabardero à Séville. « Il s’appellera Ziryab (poète du IXe siècle, gourmet, musicien et chanteur musulman…) et servira bien sûr de la cuisine andalouse », a-t-elle déclaré dans une interview. 7 canidés.

Les basco-marocaines ne se considèrent pas comme des « femmes d’affaires ». « C’est moi le patron. La cuisine, c’est ma façon d’interagir avec le monde. C’est ainsi qu’est née la carrière de gérant de restaurant et que je l’ai prise. Je dois dire que j’adore créer des espaces différents », explique Najat, qui ne renie pas ses racines marocaines. .

Lire : Najat Kaanache : le parcours d’un chef

« Je peux cuisiner des plats marocains, mais pas de tajine ni de couscous. J’ai déménagé au Maroc parce que j’y ai trouvé la paix. Je me sens libre. Pour mes clients, je suis marocain. Par contre, pour le Maroc Humainement parlant, je suis un étranger . Au final, je suis sortie de nulle part », nuance-t-elle.

« Nous avons connu des moments difficiles ces dernières années. Beaucoup de commerces et d’entreprises n’ont pas survécu, et beaucoup d’autres ont dû se transformer », déplore le chef, évoquant les effets néfastes de la crise sanitaire. Pour Najat, « Il faut respecter les agriculteurs, les pêcheurs, les boulangers… mais il ne faut pas oublier les ouvriers qui travaillent dur toute la journée pour 30 euros. Quand on aime une bonne tomate, c’est important de savoir ce qu’il y a derrière… … », elle a expliqué.

Les parents de Najat sont marocains et ont grandi à Saint-Sébastien. Après une formation dans les meilleures cuisines du monde, elle s’installe dans la médina de Fès en 2016, où elle ouvre son premier restaurant, Nur, élu meilleur restaurant d’Afrique et meilleur restaurant marocain du monde.

Write A Comment