témoin. « Je n’ai plus de vie, 1 200 euros par mois, la réparation est finie »


Amandine, 24 ans, ne veut pas « Ne travaille plus » dans le secteur de la restauration. Serveuse pendant cinq ans dans des restaurants de la métropole d’Ille-et-Vilaine, elle s’est effondrée peu avant son premier accouchement en 2020.

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« Je ne reverrai plus jamais mes amis, ma famille et qui que ce soit »

« J’ai travaillé pendant un an dans un restaurant qui m’a formé et occupé un poste de direction. Mon contrat de travail était de 39 heures, mais j’ai effectivement travaillé jusqu’à 80 heures par semaine. Aucune heure supplémentaire n’était payée ou rattrapée. Grimper, ça ne se fait pas. » Je dois avoir une vie personnelle. Je rentre juste chez moi et je dors. Je ne verrai jamais mes amis, ma famille, qui que ce soit.

Quand j’ai commencé, j’étais jeune et j’acceptais des boulots le week-end. Je l’ai aimé au début, mais peu à peu je l’ai détesté. Tout cela pour aussi peu que 1 200 à 1 300 euros par mois. Nous ne pouvons pas vivre. Je ne veux pas me suicider au travail. Je sais que toutes les marques ne sont pas comme ça, mais il y en a beaucoup. Il en va de même pour les autres endroits où je travaille (en particulier les fast-foods). Payer toujours plus pour un maigre salaire. Et le manque de respect pour les employés.

« Certains clients nous traitent comme des chiens »

Les clients sont aussi durs : certains nous traitent comme des chiens, nous appellent en sifflant ou en parlant. On le prend sur soi, mais si tu es une femme, c’est pire et ça finit par affecter le moral. Surtout en full service, le manager n’a pas forcément le temps de nous écouter et d’intervenir en conséquence.

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J’ai fini par craquer. Je suis épuisé. J’ai pris un arrêt maladie pour cause de dépression. Peu de temps après, quand le travail est arrivé, j’ai été licencié. Financièrement, c’était difficile parce que les documents n’étaient pas envoyés tout de suite, et pendant mon incarcération, je n’arrivais pas à régler ma situation. Je n’ai plus de revenus depuis trois mois et je ne peux plus payer le loyer. Heureusement, mon colocataire m’a aidé du mieux qu’il a pu. Mais j’ai mis du temps à m’en remettre, tant moralement que financièrement.

Je ne suis pas surpris de voir des patrons travailler dur pour recruter. Parce qu’on se rend compte que beaucoup de gens ne respectent pas leurs salariés : trop d’heures, trop d’infractions, des salaires démotivés… Depuis, j’ai fait des petits boulots, des CDD, et je passe du temps à trouver quoi travaille pour moi. aime vraiment ça. Mais la convalescence est terminée pour moi et je n’y retournerai plus jamais. »

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