UFC-Que Choisir passe au crible 588 produits traditionnels pour des scores nutritionnels
Hochepot flamand, tripoux aux lentilles d’Auvergne, farine de sarrasin de Bretagne IGP, crozets de Savoie ou pâtes grade A d’Alsace. Fondue auvergnate, cassolette de Castelnaudary, choucroute sans fioritures d’Alsace, fouée d’Anjou ou fromage de campagne blanc du Berry Catégorie B : telles sont les notes nutritionnelles de quelques-unes des 588 références de produits traditionnels passés au crible par l’association L’UFC-Que Choisir. Cela privilégie les produits reconnus (AOP, IGP, Label Rouge, etc.), sinon toutes les catégories d’aliments préparés selon des recettes traditionnelles (plats régionaux, viandes et charcuterie, fruits, légumes et céréales, produits laitiers, matières grasses, fruits de mer, produits d’assaisonnement , bonbons) et 14 régions.
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62% des produits sont classés A, B ou C
Les produits traditionnels n’ont souvent pas de Nutri-Score, qui est calculé sur la base du tableau nutritionnel qui figure sur leur emballage. Si cela n’est pas possible (viande, fruits, légumes ou fromages en vrac, découpés, vendus en boucherie ou produits artisanaux), l’association se base sur le tableau officiel de la valeur nutritive Ciqual. Les calculs ont été effectués à l’aide de calculatrices officielles sur le site Web du ministère de la Santé. Résultats : 62 % des 588 tests étaient A, B ou C. L’argument du fabricant selon lequel le Nutri-Score stigmatise les produits locaux n’est ni fallacieux ni utile. ‘, condamnant l’association.
Les trois quarts des fromages affinés sont classés D et E
L’UFC-Que Choisir a pointé du doigt la campagne de notation anti-nutrition orchestrée par l’industrie fromagère, qui dénonce ses méthodes de calcul, en prenant l’exemple du Roquefort. Mais si ce fromage obtient un Nutrient Score E, c’est principalement parce qu’il est riche en matières grasses, à 30 %, et surtout parce qu’il est extra salé, presque trois fois plus que l’Emmental. Fromage affiné. » Le fromage affiné est une bonne source de calcium et de protéines, elle décrit. En effet, pour des pâtes pressées comme la Tomme des Bauges, le Comté ou le Cantal, la teneur en protéines peut atteindre 25 %. Mais elles contiennent aussi des taux élevés d’acides gras saturés, environ 18 %, supérieurs à ceux des rillettes par exemple. Aussi, leur procédé de fabrication nécessite un ajout de sel pour assurer une bonne conservation. Cela explique pourquoi presque tous les fromages affinés de notre échantillon avaient un score nutritif de D ou E. « .
La catégorie D comprend les déchets vendéens, la pogne de Romans, le Stollen de Noël alsacien (40% de sucre), les nonnettes de Dijon (50% de sucre). La catégorie E sont les escargots de Bourgogne cuits (par opposition à A pour le même escargot à l’état naturel) ou le kouign-amann de Bretagne, vendu pour ses 20% de graisses saturées (mais la Bretagne est loin du type C).
« Produit sans stigmatisation »
Pour l’UFC – que choisir », Le Nutri-Score n’interdit pas de manger des aliments avec un score D ou E : il n’y a pas d’aliments intrinsèquement sains ou nocifs pour la santé. Aucun aliment ne peut fournir l’ensemble des nutriments dont notre corps a besoin et une alimentation équilibrée ne peut se concevoir que dans le cadre d’une alimentation variée. La seule signification d’un score D ou E est que le produit doit être consommé en quantité et fréquence raisonnables. Ce score ne doit en aucun cas être interprété comme interdisant la consommation, car les opposants au score nutritionnel soutiennent que son seul but est de tenter de le discréditer. « .
L’UFC-Que Choisir transmettra les résultats au comité, qui a jusqu’à la fin de l’année pour choisir un format d’étiquetage nutritionnel obligatoire des aliments. » Alors que l’Organisation mondiale de la santé vient de proposer aux autorités européennes de créer un étiquetage nutritionnel simplifié obligatoire, l’UFC-Que Choisir se bat pour un outil vraiment efficace et non stigmatisant pour les consommateurs. Nutri-Score est de loin le modèle qui répond le mieux à ces exigences », précise l’association.