Nutrition : ces aliments nous mentent


Essayer de se déguiser en pâtes de cheval avec des lasagnes au bœuf, heureusement, cela n’arrive pas tous les jours. En revanche, quand on fouille dans les pratiques de l’industrie agroalimentaire, on se rend compte que les petites arnaques et les recettes « arrangées » sont monnaie courante. Les associations de consommateurs et les anciens de l’industrie agroalimentaire dénoncent la supercherie. Comme Christophe Brusset dans ses deux best-sellers »Avalez-vous fou!  » et »Qu’est-ce qu’on mange maintenant ? (Flamion). Avec le chercheur en nutrition Dr Anthony Fardet*, ils nous donnent la bonne réponse pour arrêter d’avaler quoi que ce soit.

Attention aux protéines de lait de vache et aux fromages synthétiques

Les fromages synthétiques à base de protéines de lait de vache ou de lait en poudre et de graisses végétales comme l’huile de palme ou le beurre ne sont pas l’avenir. Ces alternatives, bien moins chères que l’Emmental, le bleu ou la mozzarella, ont aromatisé certaines recettes de gratins, bleus, soupes… à l’exception d’un de leurs acides gras mauvais pour nos artères. De plus, elles apportent un grand nombre de additifs, par exemple sous forme de polyphosphates. Ces sels sont ajoutés pour une texture homogène et sont suspectés d’augmenter le risque de maladies rénales et cardiovasculaires.

Nous supprimons tout produit mentionnant « fromage à base de » ou « fromage fondu » sur l’étiquette, même si le nom du fromage apparaît à côté, comme par exemple « fromage de chèvre fondu », car rien n’empêche qu’il soit coupé avec des protéines de lait de vache. Un problème a également été constaté dans les fromages carrés utilisés dans les apéritifs, les tranches de burger et les pâtes à tartiner pour enfants (type Kiri/Vache qui rit).

Saumon fumé : Comprendre le fumage

On l’imagine cuisiner lentement au feu de bois dans un fumoir traditionnel… raté ! Pour donner au saumon cette saveur particulière, les industriels font parfois infuser le poisson (surtout aux premiers prix) avec un liquide au goût fumé. Après le premier stimulant, la deuxième gorgée à base de saumure a ramené le goût salé que nous pensions naïvement être provoqué par les grains de sel. S’il ne rêve pas, ce n’est pas non plus un danger a priori. Surtout si l’on considère que la vraie fumée peut produire des composés cancérigènes, comme les grillades.

On gâte : Les produits qui disent « saumon fumé », « saumon fumé » ou même « saveur fumée » sont un signe de mauvaise qualité. Nous privilégions la mention « fumé au hêtre, chêne… » (ou autres essences de bois) sur l’emballage, qui garantit un vrai fumage, même si la durée et la qualité peuvent varier. Dans tous les cas, n’abusez pas des produits fumés très salés, mais utilisez des produits frais de bonne qualité.

D’où viennent les escargots de Bourgogne ?

Question bête, a priori.Cependant, le nom « escargot de Bourgogne » fait référence à une espèce d’escargot (pomatie en spirale) plutôt que l’origine géographique. Résultat : Principalement élevé en Turquie et importé. Pour les vrais escargots de Bourgogne, on recherche les mentions « originaires de France ».

Yaourt aux fruits… pas de fruits !

Au royaume des papilles, les yaourts aux fruits n’en contiennent pas toujours : arômes de saveur (souvent chimiques), colorants naturels ou non qui donnent une touche de couleur (par exemple, le jus de carotte lui donne un « bon look » avec l’abricot -yogourt aromatisé), un additif de texture de type épaississant, et le tour est joué. Même s’il y a des fruits, ce n’est pas grand-chose : le « yaourt aux fruits mélangés » ne peut contenir que 5 % de fruits. Nous avons trouvé 12% à 18% au meilleur approvisionnement… et ce ne sont pas forcément ceux « avec des morceaux ». Il a également été dit que de petits morceaux de pommes peuvent être déguisés en fraises dans certaines recettes en raison du colorant ajouté. Résultat de l’opération yaourt aux fruits : pas beaucoup de vitamines de qualité, mais beaucoup de fructose, d’amidon et d’additifs divers.

On zappe : Les préparations les plus compliquées sont forcément les plus trafiquées. On vérifie que le fruit sélectionné est bien présent dans la liste des ingrédients, et mieux encore, on choisit un produit naturel (lait + fermentation lactique) auquel on ajoute des fruits de saison (kiwi, pêches, fraises, myrtilles, etc.) pour le remplir de fibres et vitamines.

Olives noires et noircies

En théorie, ces stars de l’apéritif sont des olives vertes qui sont restées plus longtemps sur l’arbre avant de les récolter. Ils sont donc moins amers. Mais il existe également sur le marché des olives vertes qui sont trempées dans un bain de saumure alcaline composé d’eau, de sel ou de soude caustique pour oxyder les olives et les rendre noires. Il a ensuite été fixé avec l’additif gluconate de fer (miam). Nous payons donc plus pour les olives vertes modifiées, qui ont moins bon goût et sont plus faibles en fer (5 fois le noir) et en fibres (deux fois le noir).

On saute : 60 millions de consommateurs**, Ceux qui dénoncent l’arnaque proposent d’acheter des « olives noires naturelles », « au sel sec » ou « à la grecque » garanties d’être cueillies à maturité. Des astuces pour les identifier ? Les vraies olives noires (à l’exception des olives Petit Nice) sont également plus susceptibles de se froisser car elles sont plus mûres que les olives à peau lisse et oxydées.

Méfiez-vous des sacs fourre-tout Épices en poudre

Vous aimez les plats parfumés au curry ou au ras el-hanout ? Ne faites pas confiance car les fabricants peuvent augmenter le poids de leurs épices en vrac en ajoutant des déchets et des ingrédients broyés bas de gamme sans être détectés. Dommages collatéraux : Ces produits contiennent moins d’antioxydants que les épices brutes (comme le curcuma ou la cannelle). Il en va de même pour l’ail, qui peut être plus faible en composés soufrés antimicrobiens. On privilégie les grains (poivre, cumin, coriandre ou fenouil), les rhizomes ou pousses (gingembre et cannelle), et les herbes en mottes (ail), moins fluides. Si vous avez besoin de produits en poudre, vous préférez les grandes marques, plus surveillées.

On explose : Ces collines colorées qui nous font bien paraître dans les marchés ou les foires orientales perdent une bonne partie de leurs bienfaits car les épices s’oxydent vite à l’air et à la chaleur.

Méfiez-vous des charcuteries sans nitrites

Dans la section charcuterie, « sans nitrite » est vendu. Ces substances cachées derrière les numéros E249, E250, E251 et E252 sont utilisées pour empêcher les bactéries de se multiplier. Problématique : Lors de la digestion, ils forment des nitrosamines, des composés classés cancérigènes probables. Ainsi, les industriels ont imaginé des versions « sans nitrite ajouté » avec des bouillons de légumes à base de céleri, betteraves ou carottes pour la conservation. Mais c’est aussi coincé parce que ces légumes produisent des nitrites résiduels lorsqu’ils sont cuits, qui fonctionnent de la même manière dans le corps. On ne sait vraiment pas si c’est du bacon ou du porc…

We Change : De plus en plus de marques proposent le « No Added Nitrite » au profit du « No Added Nitrite » ou du « Zero Nitrite » (ex. Herta, Monique Ranou, Fleury Michon, Aim&Bio ou Rostain Bio). En revanche, certains jambons aux dénominations protégées qui interdisent explicitement les additifs n’ont aucun problème (Jambon de Parme, San Daniel, pata negra).

* « Arrêtez les aliments ultra-transformés, mangeons de la vraie nourriture ! auteur de (Thierry Soucal) protéines de lait

** Un hors-série intitulé « Agroalimentaire : vérité et mensonges » écrit par 60 millions de consommateurs.

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