Activité réduite et environnement inquiétant


Vincent Demazel

Publié le 15 novembre 2022

renouveler 15 novembre 2022 à 09:58

La hausse des prix des matières premières et des prix de l’énergie est insoutenable. Que ce soit une coopérative ou un éleveur. (Source : Adobe Stock)

L’Unité Nutrition Animale des Coopératives Agricoles se concentre sur la chaîne sanitaire, la géostratégie et les crises climatiques qui dégradent les comptes des éleveurs et fragilisent les coopératives.

« L’urgence de gérer les crises pour préparer durablement l’avenir ». C’est le titre du huitième rendez-vous annuel de la Coopérative de Nutrition Animale. Une industrie volatile. Elle représente aujourd’hui 40 groupes et leurs filiales, 5 500 salariés et un chiffre d’affaires de 4,3 milliards d’euros. Soit 60% du marché français des aliments composés.

Covid, Ukraine, grippe, sécheresse…

« L’augmentation du prix des matières premières agricoles (+100€ la tonne d’aliment) et de l’énergie (+20€ la tonne d’aliment) n’est pas soutenable pour les coopératives de nutrition animale ou les éleveurs.» Le président de la coopérative du département, David Saelens, a déclaré. Les entreprises connaissent une baisse importante de l’activité économique, également liée aux épidémies successives de grippe aviaire. On estime que la production d’aliments pour volailles a chuté de près de 700 000 tonnes. La production d’aliments composés devrait chuter de 1,2 million de tonnes d’ici 2022, soit une baisse d’activité de 6 à 7 %.

L’épidémie de Covid, la grippe aviaire, puis la crise en Ukraine ont complètement bouleversé l’équilibre économique des usines agroalimentaires et des élevages. En outre, la sécheresse a affecté la récolte céréalière de 2022 dans certaines régions, et la baisse de la production a également entraîné une forte augmentation des prix. Dans le même temps, de nombreux éleveurs d’herbivores ont dû faire face à la baisse des rendements des pâturages.

Nutrition animale : les coûts de production s’envolent

David Saelens et les élus pointent également du doigt la concurrence dans le secteur de l’énergie : « Certaines matières premières (pulpe de betterave, balles de tournesol, grains de blé…) l’alimentation animale.»

Ce mélange de mauvaises nouvelles a entraîné une flambée des coûts de production que les éleveurs auront du mal à digérer. Les dirigeants de coopératives attendent le soutien de l’État pour les aider. On peut aussi espérer que, entre céréaliculteurs et éleveurs, on puisse construire des ponts de solidarité et sortir les producteurs en difficulté. …

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