Les cotes nutritionnelles des aliments s’amélioreront
Les enfants rêvent d’un monde sans guerre, les nutritionnistes proposent des caddies plus équilibrés, exempts d’additifs controversés. Beaucoup de ces colorants, conservateurs, agents de blanchiment, agents de texture ou d’enrobage, édulcorants, exhausteurs de goût et autres industries utilisés dans les recettes, bien que étroitement surveillés par les régulateurs européens et soumis à des évaluations sanitaires avant d’être autorisés La famille a soulevé des questions. Des études scientifiques ont souvent remis en cause leur innocuité, en liant parfois même certaines à des maladies comme le cancer.
Condamnés par des associations de consommateurs et certains chercheurs, certains ont été interdits par de grands fabricants, comme l’aspartame, le dioxyde de titane ou le glutamate monosodique. Mais leur utilisation est toujours importante. « Je pense qu’à moyen terme, d’ici dix à quinze ans, nous n’aurons plus d’additifs dans nos formulations, et il y aura beaucoup plus de transparence sur d’autres éléments du processus de fabrication qui posent encore problème, comme les aides techniques – – en substances ajoutées lors de la préparation des ingrédients et qui restent à l’état de traces », prédit Béatrice de Reynal, nutritionniste et fondatrice du cabinet de conseil NutriMarketing.
Atteindre des recettes plus propres et plus transparentes est un défi que se sont lancés les pouvoirs publics, à travers des campagnes de prévention, la mise en place d’informations nutritionnelles obligatoires et, en 2017, la création d’un indicateur clé : le Nutri-Score. A ce travail de prévention s’ajoutent la mobilisation des associations de consommateurs et l’avènement d’initiatives privées comme Yuka.
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Depuis son lancement il y a cinq ans, l’application de numérisation des aliments a changé la donne en fournissant aux consommateurs des informations claires et faciles à lire sur ce qu’ils sont sur le point d’acheter. En déplaçant leur téléphone dans les rayons, ils peuvent identifier les références dont les ingrédients sont considérés comme nocifs, tout en étant informés des produits équivalents avec de meilleurs ingrédients. Avec ses 18 millions d’utilisateurs en France, Yuka devient rapidement un prescripteur incontournable.
Une révolution à la cour, obligeant toute une industrie à se réinventer. Béatrice de Reynal assure : « Les applications Nutri-Score et de notation jouent le rôle d’informateur et permettent d’améliorer significativement la composition des aliments ». Les ventes ont suivi. Emmanuel Fournet, directeur de la recherche distribution chez NielsenIQ, constatait deux ans après avoir créé le Nutri-Score : « Depuis un an, les produits à meilleure valeur nutritionnelle (A et B) se révèlent plus actifs que les autres ».
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Bientôt, les fabricants avec une mauvaise classification des marques étaient vraiment anxieux. Sans l’un ou les deux, ils ont fait pression sur leurs laboratoires pour qu’ils modifient leurs formules, améliorant ainsi leurs résultats. Chez Nestlé, les équipes marketing doivent désormais s’assurer que leurs produits sont « compatibles Yuka » avant même d’envisager d’en lancer. « Yuka nous a poussés à accélérer l’amélioration des produits, à simplifier les listes d’ingrédients et à développer des produits bio et végétaux », confirme Sylvie Willemin, Directrice Nutrition de Nestlé France. Les revendeurs commencent également à se lancer dans cette démarche progressive pour leurs propres marques. Intermarché prévoit notamment de reformuler 900 de ses formulations pour supprimer 142 additifs controversés.
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Alors que certaines industries, comme l’industrie de la boulangerie, ont pu modifier facilement leurs recettes, d’autres ont peu d’options pour éliminer les ingrédients nocifs sans perdre leur sexy (goût, couleur, texture, etc.). Ainsi, de nouvelles recherches présentées par l’Observatoire de l’alimentation Oqali montrent clairement que certains bastions ont plus de mal que d’autres à se réinventer. Par exemple, le groupe pointe un manque de progrès en 2021 dans les domaines où la teneur en sucre reste problématique, comme les desserts lactés.
Selon une enquête de l’association de défense des consommateurs CLCV, les crèmes visage, mousses, flans… contiennent bien l’équivalent de quatre morceaux de sucre dans un pot de 125g ! Il n’est donc pas étonnant que 90% des plantes affichent un Nutri-Score C ou D. Le dernier obstacle au changement concerne les directeurs d’usine, dont beaucoup ont une mauvaise opinion de la profondeur de ces nouvelles interdictions qui les obligent à restructurer la production.
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Pour les militants fondateurs de Yuka, la satisfaction reste une priorité. « L’un des gros trucs qu’on a pu changer, c’est la perception des additifs », assure Julie Chapon, la co-fondatrice de l’appli, qui a notamment milité contre les nitrites, un conservateur très utilisé dans les aliments cuisinés.
La startup a également payé le prix fort. Yuka a déjà dû payer plus de 450 000 € dans trois procédures distinctes menées par la Fict (Fédération française des traiteurs industriels et traiteurs), ABC Industrie et Le Mont de la Coste accusés de diffamation et/ou de pratiques commerciales trompeuses les frais de défense et 95 000 € pour sa condamnation en première instance. Aide sauvée par un utilisateur en construisant un minou Leetchi… à peine. Depuis que la cour d’appel d’Aix-en-Provence s’est prononcée en sa faveur en décembre, Yuka espère blanchir son nom dans son prochain avis, qui devrait être rendu en février et avril.
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Alors que le Nutri-Score en France continue d’évoluer avec la sortie d’un nouvel algorithme de calcul dont les détails devraient être annoncés fin 2022, mais sa mise en place risque de prendre encore quelques mois, et la question est de savoir jusqu’où va le jeu. marchera. Ainsi, le géant des céréales pour petit-déjeuner, qui s’est donné beaucoup de mal pour réduire le sucre et obtenir une meilleure note selon les nouvelles règles de notation, n’aimera pas revenir à une note C. Gageons qu’elles se donneront les moyens de se refaire les ongles au plus vite.
Côté soda, le texte n’était pas disponible à la fermeture. « L’un des problèmes est de savoir comment classer les boissons sucrées, car des études ont montré qu’elles pouvaient avoir un effet néfaste sur un certain nombre de maladies chroniques », confiait en septembre dernier le professeur du Capital Serge Hercberg, le père du Nutri-Score. Pourtant, la crise croissante inquiète les nutritionnistes. Béatrice de Reynal le souligne : « Quand ça ne va pas, les gens mangent plus de sucre et de calories, ce qui agit comme un pansement contre l’anxiété. » N°1 des antidépresseurs, la malbouffe a encore de belles années.
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