Selon le WWF, 40% de la nourriture produite dans le monde n’est jamais consommée


Pour assurer sa sécurité alimentaire, l’UE doit consommer mieux, pas produire plus, selon le WWF.

Par Belga Publié le 23/05/2022 à 07:52 Temps de lecture : 3 minutes

Pour assurer sa sécurité alimentaire, l’Union européenne ne doit pas augmenter sa production mais ajuster ses modes de production et de consommation actuels, a averti le Fonds mondial pour la nature (WWF) dans son rapport « L’Europe mange le monde », publié lundi.

La recherche compilée dans le rapport fait plusieurs observations. Tout d’abord, et loin de la croyance populaire, l’UE ne « nourrit » pas la planète. En effet, s’il est le premier exportateur alimentaire mondial, il importe plus de calories et de protéines qu’il n’en exporte d’un point de vue nutritionnel. La production alimentaire dans l’UE – principalement des produits transformés – dépend également des importations, en particulier des céréales et des engrais. En conséquence, le WWF estime que l’augmentation de la production n’entraînera qu’une augmentation des importations et un impact dévastateur sur l’environnement. L’UE est en effet le deuxième importateur de produits liés à la déforestation, après la Chine et bien devant l’Inde et les États-Unis.

40% de la nourriture n’est jamais consommée

D’autre part, le rapport a également révélé le gaspillage alimentaire. Selon WWF, environ 40% de la nourriture produite dans le monde n’est jamais consommée. Au niveau de l’UE, cela équivaut à 173 kilogrammes de nourriture gaspillée par Européen et par an. Selon le FMI, les pertes surviennent généralement en début de cycle, ou directement dans la production, notamment en raison de « problèmes structurels du système alimentaire » et « d’obligations contractuelles ».

« Les importations alimentaires de l’UE et leur production nationale sont fondamentalement non durables car elles rongent les ressources naturelles, augmentent la déforestation et épuisent les stocks mondiaux de poisson », a conclu le WWF. De plus, le gaspillage alimentaire « a un coût élevé sur notre climat et notre biodiversité ».

« Les tentatives d’augmentation de la production alimentaire de l’UE en réponse à la crise alimentaire mondiale actuelle ne feront qu’exacerber ces problèmes, comme l’ont suggéré certains politiciens et groupes de pression. Les systèmes alimentaires durables que la Commission européenne devrait proposer d’ici 2023 ne feront qu’exacerber ces problèmes. La prochaine législature cadre doit être un tournant.

« La Commission européenne ne peut hésiter à prendre des mesures décisives pour réduire l’impact social et environnemental de notre consommation alimentaire », a commenté Jabier Ruiz, auteur principal du rapport.

Selon le WWF, la volonté des citoyens de changer leur consommation est là, mais on ne peut pas se reposer sur ses lauriers en s’appuyant sur les choix éclairés de consommateurs avertis, et le rôle de la politique de consommation alimentaire est de prioriser les interventions stratégiques visant à refaçonner l’environnement. Des choix alimentaires ont été faits, a conclu le WWF.

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