Additifs E250 : une nouvelle étude confirme leurs effets sur la santé
Les nitrites (E249 Nitrite de potassium, E250 Nitrite de sodium) et les nitrates (E251 Nitrate de sodium, E252 Nitrate de potassium) sont utilisés comme additifs alimentaires dans la préparation de certaines charcuteries : ils empêchent le développement de bactéries pathogènes et prolongent la production de ces produits Gain de temps ou servir du jambon rose.
Cependant, ils ont des effets délétères sur la santé : ils contribuent à la formation d’autres composés nitrosés comme les nitrosamines capables d’induire des mutations au niveau de l’ADN. À cette fin, en 2018, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé la viande séchée, séchée, fermentée et fumée comme cancérogène pour l’homme.
Une nouvelle étude montre un lien entre l’apport en nitrite et le risque de diabète de type 2
En juillet 2022, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a confirmé que la consommation de produits carnés contenant ces additifs alimentaires est bien associée au risque de cancer colorectal. L’agence n’a pas pu tirer de conclusions pour les autres types de cancer (pancréas, estomac, œsophage, sein, vessie, prostate) faute d’études suffisantes.
Une étude publiée aujourd’hui dans la revue PLOS Medicine par l’épidémiologiste Dr Bernard Srour et le Groupe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN-CRESS, Inserm, INRAE, Université Sorbonne Paris Nord) montre que l’apport en nitrites et le type Il existe une association entre le risque de 2 diabète et des études (dans des modèles animaux ou au niveau cellulaire) ont montré que des composés nitrosés pouvaient être impliqués dans le développement de la résistance à l’insuline, comme une efficacité réduite dans le contrôle de la glycémie (glycémie).
À l’exception d’une étude iranienne portant sur moins de 3 000 personnes, aucune de ces études n’a été réalisée chez l’homme. Mais dans cette enquête, les chercheurs n’ont pas fait la distinction entre le nitrite et le nitrate provenant des additifs et ceux trouvés dans l’eau ou les aliments. En effet, les nitrites et les nitrates sont des composés présents naturellement dans certains aliments, notamment les végétaux, ainsi que dans l’eau et le sol ; certaines pratiques agricoles et industrielles peuvent augmenter leurs concentrations dans les aliments consommés.
Une étude basée sur la cohorte NutriNet-Santé avec 100 000 participants
L’un des intérêts des travaux publiés par l’équipe française est de pouvoir distinguer l’apport de nitrites et nitrates issus des aliments et de l’eau de l’apport de nitrites et nitrates issus des additifs. Autre point d’intérêt pour l’étude : la démonstration s’appuie sur la cohorte NutriNet-Santé, soit plus de 100 000 participants. Depuis 2009, les volontaires ont parfois enregistré des détails sur leurs repas, comme le détail des marques d’aliments qu’ils ont consommés. Ils ont également rendu compte de leurs événements de santé, en particulier l’émergence de nouvelles conditions telles que le diabète de type 2. Les scientifiques ont donc le recul nécessaire pour comprendre les comportements alimentaires qui influencent l’émergence de certaines maladies.
enquêteur la science et l’avenir, L’épidémiologiste Bernard Srour note : « Nous avons pu comparer des volontaires totalement non exposés aux nitrites et nitrates avec d’autres volontaires très exposés de la cohorte NutriNet-Santé »Les résultats de ce travail montrent que, quelle que soit la source (eau, aliments, additifs), l’exposition aux nitrites issus de l’alimentation est associée au développement du diabète de type 2 : pour les nitrites issus des additifs, notamment E250, l’association sera plus importante . Bernard Srour conclut : « Dans l’étude, l’exposition quotidienne à l’équivalent d’une fine tranche de jambon avec des additifs de nitrite était associée à un risque 53% plus élevé de développer un diabète de type 2 par rapport aux personnes qui ne mangeaient pas de charcuterie.« .
Infographie par Horia Bahri pour Sciences et Avenir.
Vu la présence de nitrites dans les légumes et l’eau, on peut aussi se demander : faut-il arrêter de manger certains légumes ? A cette question, les épidémiologistes protestent : « Il ne faut absolument pas arrêter de manger des légumes, sources de fibres et de vitamines. Les Français n’en mangent pas assez. Au contraire, il faut agir au niveau réglementaire au niveau de certaines pratiques agricoles et industrielles pour réduire l’exposition aux nitrites ».
Un autre résultat de l’étude était qu’il n’y avait pas d’association entre les nitrates et le diabète de type 2. Mais Bernard Srour précise : « Ces deux composés peuvent avoir des effets différents. Mais peut-être qu’avec une cohorte plus importante, nous trouverons une association. »
Aujourd’hui l’Anses recommande de ne pas dépasser 150g d’aliments cuisinés et 500g de viande rouge par semaine. Interrogés sur la nécessité de revoir ces recommandations à la lumière des résultats de la recherche, les épidémiologistes ont suggéré d’autres leviers d’action : « Donner la possibilité aux individus de changer leurs habitudes alimentaires, c’est bien, mais améliorer l’approvisionnement alimentaire est essentiel. Par exemple, accepter de vendre des aliments cuits moins concentrés en nitrites mais dont la durée de conservation est plus courte.Pour lui, la balle est entre les mains des décideurs politiques qui doivent inciter les industriels à trouver des solutions pour réduire l’exposition des populations aux nitrites.