Blé, pétrole, viande… flambée des prix, menace de famine


25 avril 2022 à 14h27

Temps de lecture : 4 minutes

Ukraine

L’aliment le plus courant n’a jamais été aussi cher depuis la création de l’indice de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en 1990. L’indice calcule le prix d’un panier de produits alimentaires de base sur une base mensuelle. Il était de 159,3 en mars, en hausse de 12,6 % par rapport à février. L’augmentation est principalement due à la forte augmentation des prix des huiles végétales et de céréales depuis le mois dernier. La viande, le sucre et les produits laitiers deviennent également plus chers.

La situation est tendue depuis 2020, ce qui montre que journaliste Christophe Gouel, chargé de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae). « Les stocks de céréales sont déjà très bas en raison d’une série d’événements climatiques affectant la récolte, d’importants stocks en Chine pour éviter une période de peste porcine et de l’environnement politique tendu avec Taïwan ».des experts qui résument le rôle des actions dans la volatilité des prix.

Le conflit russo-ukrainien a aggravé la situation. Michael Fakhri, le rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, a déclaré qu’il y en avait tellement que nous pouvions nous inquiéter de l’augmentation de la faim dans le monde. La Russie et l’Ukraine représentent 30 % des exportations mondiales de blé, des exportations endommagées par la guerre.

43 millions de personnes au Sahel seront confrontées à une grave insécurité alimentaire

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), 43 millions de personnes au Sahel devraient faire face à une grave insécurité alimentaire d’ici juin.Ce constat fait écho au rapport « Sahel » Publié en février par Action contre la faim (ACF).On calcule que presque « 35 millions de personnes au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Tchad, les pays qui composent le Sahel africain […] presque rien à manger [et] seront en situation d’insécurité alimentaire et de dénutrition, […] Entre juin et août »Les Maghrébins seront également touchés par la situation, selon journaliste Thomas Ribémont, président d’honneur de l’ONG Action contre la faim. surtout l’Egypte, « Constitué d’environ 4% de terres arables, un territoire totalement dépendant des importations »Algérie et Tunisie. « Outre le risque de crise alimentaire, il y a aussi des risques politiques, comme le printemps arabe de 2011, qui a commencé par des révoltes liées à la hausse du prix du pain »il ajouta.

« Le printemps arabe a commencé par des soulèvements liés au prix du pain »

Le Programme alimentaire mondial a lancé un appel pour 951 millions de dollars (880 millions d’euros) d’aide internationale d’urgence. Selon Chris Nikoi, directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest, « Une telle aide d’urgence vitale doit être accompagnée d’interventions à long terme qui renforcent la résilience des systèmes nationaux et des communautés pour réduire les besoins humanitaires au fil du temps et ouvrir la voie à des solutions durables pour éradiquer la faim et la malnutrition ».

Réduire les aliments pour animaux et les biocarburants

La faim, souvent perçue comme un déterminisme naturel, est un « Phénomène politique » explique Thomas Ribémont. Pour atténuer la crise alimentaire mondiale qui se profile cette année, « Il faut pouvoir le prévoir pour renforcer l’aide aux territoires concernésil a continué. Les gouvernements et les organisations internationales doivent assumer la responsabilité de mettre fin aux conflits, car six personnes sur dix souffrant de la faim dans le monde vivent dans des zones de conflit. Il faut aussi se mobiliser pour l’environnement, car en plus des catastrophes naturelles, le réchauffement climatique peut entraîner des famines, des exodes massifs et des crises politiques. » De plus, sachant que 40% des céréales produites dans le monde servent à l’alimentation du bétail, « En plus des solutions politiques, il faut aussi changer les habitudes de consommation ».

A lire aussi : Les biocarburants se distinguent par leur bilan environnemental

Autre solution préconisée par Christophe Gouel : réduire la production de biocarburants lorsque les approvisionnements alimentaires de base sont très faibles, notamment les approvisionnements en céréales. « 14% de la production mondiale d’huiles végétales finissent dans le biodiesel. Les biocarburants ne sont pas bons pour l’environnement et leur production contribue à maintenir des prix élevés pour les aliments utilisés »Les chercheurs ont conclu.

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