Certains restaurants pourraient subir des pertes durables après la pandémie – rts.ch


Le correctif était omniprésent lors du débat public pendant la pandémie, mais il est maintenant hors du radar. Certaines parties de l’industrie sont toujours en difficulté, et c’est parce que les habitudes ont changé.

Certains restaurateurs craignent que leurs clients ne reviennent pas dans leurs restaurants aussi souvent qu’avant le Covid-19, surtout la nuit. C’est le cas du patron de La Pomme de Pin à Lausanne.

Avec 32 ans de métier, Georges Crozet estime avoir été bien accompagné pendant la pandémie. Mais aujourd’hui, avec le coronavirus qui tourne la page, il se sent exclu.

« Nous avons une réduction considérable »

« On est un peu laissés pour compte », a-t-il déploré jeudi à La Matinale de la RTS. « Ce n’est plus le même business qu’avant Covid, et le nombre de clients est différent. On a quand même une réduction considérable ».

Si les propriétaires de La Pomme de pin étaient plus satisfaits de l’affluence du midi, notamment avec le retour des employés travaillant dans le quartier, il y avait encore moins de clients le soir.

« Les gens restent en quelque sorte à la maison »

« J’ai l’impression que les clients ont du mal à sortir, à retourner au bistrot, à manger ensemble », a-t-il expliqué. « J’ai entendu mon boucher me dire qu’il n’avait jamais vendu autant de viande aux particuliers. C’est la preuve que les gens restent un peu chez eux ».

Auparavant, Georges Crozet faisait 25 à 30 reprises en soirée. Aujourd’hui, il tourne parfois avec deux ou quatre couvertures. Il estime le manque à gagner à 30% par rapport à avant la pandémie.

Épargne pour rembourser les prêts Covid

Le restaurateur doit désormais rembourser son prêt Covid, d’un montant total de 60’000 francs. « Nous avons eu notre premier remboursement fin mars », a-t-il déclaré. « Ce n’est pas une somme énorme, mais ça se sent là. J’ai fixé le prix des serveuses à 50% et nous devons faire plus attention à nos achats et faire des économies. »

Georges Crozet a utilisé toutes ses économies personnelles pour faire face à l’urgence du début de la pandémie. Aujourd’hui, à 72 ans, il s’inquiète pour sa retraite.

>> Voir aussi le grand débat du Forum sur les pénuries de main-d’œuvre en restauration : Le Grand Débat – Restauration : Comment faire face à la pénurie de main-d’œuvre ? /forum/ 15 minutes. / Aujourd’hui 19:36

Cléa Favre/oang

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