Chez Julien : Belle histoire familiale d’hôtel alsacien aux 22 000 clients belges


Au bord d’une route nationale, bordée de sapins vert sombre, Julian et Yvette ont fait une halte en pick-up. Restaurant simple aux meilleurs résultats, la compagnie aérienne au bon nez traversait la zone vers l’Allemagne ou le Luxembourg sans s’arrêter. Peu à peu, le couple complète certaines des chambres qui avaient déjà accueilli les Belges : pendant la Seconde Guerre mondiale, Julien noue de solides amitiés avec certains qui étaient heureux de lui rendre visite : la joie et la bonne chère avaient dominé les lieux. Julien Goetz, le fils de Gérard qui rêve de devenir voyageur, vient aider sa mère après sa mort prématurée.

Il épouse Marilyn qui le rejoint… le jeune couple consacre sa vie à la restauration puis à l’hôtellerie. La famille va s’agrandir avec la naissance de deux petites filles, Blonde Wheat !

L’aînée, Hélène Goetz, travaille désormais avec sa sœur Eléonore et ses parents dans un hôtel appelé Chez Julien en mémoire de son grand-père. Aujourd’hui, l’hôtel compte 14 000 mètres carrés, dont un spa, deux grandes piscines, un grand restaurant, 72 chambres, mais il n’a pas perdu son accueil et sa familiarité. L’autre jour, la jeune femme a également offert un ours en peluche à un couple pour fêter l’arrivée de leur petit-fils, qui la connaît depuis l’enfance ! Ces premiers souvenirs portent la générosité du lieu : chacun se parlait de sa journée, où l’on mangeait ce qu’on voulait : mamans comme papa cuisinent pour leur faire plaisir.

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Il faut dire que les sœurs Goetz sont nées à Forday. L’hôtel est leur maison. Je me souviens de grandes tablées avec des camionneurs, des commerciaux le midi.Maman est dans la cuisine, dans la salle à manger, dans la chambre à courir « L’aîné a expliqué. Leur père, qui sortait les assiettes le jour, est devenu ouvrier du bâtiment la nuit : » Il veut augmenter le nombre de chambres de l’hôtel de 5 à 10. Heureusement, un Belge de passage s’y est bien pris, l’aidant à détruire les murs au sol toute la semaine, et il est d’ailleurs devenu ami ! Éléonore éclata de rire.

s’est agrandi

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Chez Julien grandit et veut se faire connaître. «  À l’époque, les agences de tourisme se concentraient presque exclusivement sur l’Allemagne Le problème est que le couple ne parle pas allemand. Gérard Goetz décide alors de se rendre en Belgique, où il a déjà noué des liens avec certaines familles. Au final, il se retrouve seul à représenter l’Alsace au Salon des vacances de Bruxelles ! Carton plein… Depuis, le patron n’a pratiquement pas raté un seul numéro, tenu au stand du voyage Alsace, ses exigences l’ont dépassé, et on peut dire qu’il fait fureur ! Il faut imaginer l’ampleur du phénomène Julian en Belgique : près de 22.000 cartes de vœux envoyées aux clients fidèles lors des fêtes de fin d’année de notre pays »toujours aussi chaleureux » Selon les filles Goetz.

Aujourd’hui, le camion s’est transformé en spa, et le frichti du soir est un menu 5 services en demi-pension concocté par un chef qui a longtemps travaillé dans les restaurants 2 étoiles du quartier. Les petites filles blondes qui adorent randonner avec leurs clients sont devenues mères à leur tour : 3 garçons et une petite Louise ont cimenté une famille proche. Les sœurs grandissent sous l’œil attentif d’une clientèle de plus en plus nombreuse venue à Fordai, petit village perdu dans le Bas-Rhin, au pied des Vosges. « Aujourd’hui, ces clients, qui nous traitent comme des enfants, nous emmènent au château du Haut Königsberg, ils ont des petits-enfants, et maintenant ils rencontrent nos enfants.‘, s’amuse Hélène, maman de deux garçons.

Bocuse, Résimont, Rigolet, Schillinger aiment s’y arrêter pour se reposer un peu et… bien manger. De grands noms, mais personne ne prend les gros sous ici. Les filles Goetz travaillent du matin au soir comme leurs parents, avec 80 salariés, et c’est impressionnant… Eléonore Goetz a travaillé dans de grands hôtels outre-Atlantique, mais elle est de retour : « Ici on a toujours de bons témoignages, vraiment rares et édifiants », « On connaît des gens et vice versa, je n’ai pas l’impression d’un boulotcomplète Hélène, qui à l’époque a préféré renoncer à son stage prometteur à l’ancien Conrad Hotel à Bruxelles pour rester chez Fordai.

Tout a changé, rien n’a changé… Les premières chambres ‘Blue Joyce’ gardent encore leur cocooning années 80, les couloirs en bois et moquette rouge remplis de tableaux et de photographies, la grande salle à manger chaleureuse et kitsch… …une rénovation majeure qui devrait s’achever fin 2024. Pour plus d’espace et de confort. Pendant l’exercice, Gérard Goetz encore et encore. Mais le chef est fier d’avoir confié pendant quelques années toute la décoration et le design à ses filles, d’où une touche moderne, douce et élégante. Et compte bien le donner à sa fille et son gendre en toute confiance dans les années à venir.

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Les clients belges vont et viennent en toutes saisons :  » Nous ne sommes pas les plus actifs sur Trip Advisor « , a admis Eleonore, » Mais on a fait ce genre de travail en amont, et on s’en sort encore bien au bouche à oreille en ce moment « Le séjour moyen est de 3 à 4 nuits », L’idée est de s’arrêter, de faire une pause et de profiter de la nature et de la nourriture. On gare la voiture et on la laisse partir ! », conclut Hélène Goetz. Entre spas, massages, balades en forêt et délices culinaires, c’est l’endroit idéal pour se ressourcer au fil des saisons. Demi-pension (5 plats) à partir de 133 EUR par personne pour 2 nuits… à partir de 190 EUR en chambre design montagnarde, spacieuse et confortable…

L’Alsace de Chez Julien

©Shutterstock – Mittelwhir

Si le spa, les piscines intérieures/extérieures chauffées à 33° en permanence et la marche parmi les sapins autour de Chez Julien ne suffisent pas à vous séduire, direction les sentiers de randonnées des Vosges. La Bruce Valley où se trouve l’hôtel est magnifique !

A environ 25 km se trouve le départ de la Route des Vins d’Alsace, où vous pourrez visiter des caves telles que le domaine Eblin-Fuchs à Zellenberg (biodynamie), les caves Ginglinger, le domaine Burghartt-Spettel à Mittelwihr, un domaine viticole aux amandiers Merveilleux petit village célèbre pour le mont. Il y a aussi le célèbre domaine Joseph Gross.

Les villages alsaciens ressemblent à des maisons de poupées et on pense à Riquewhir, Mittelwhir, Obernai, Colmar…

L’éblouissant château du Haut-Koenigsbourg, château fort bâti sur une pierre solide, s’y fait encore sentir au Moyen Âge.

On découvre aussi le charme de l’Alsace à travers ses artisans : la confiture du Climont, la moutarde Alélor, la bière Météor (et la villa où se trouve la plus ancienne brasserie de France) ou encore la fabrique de bretzels. ..

Ensuite, il y a le paysage de forêts denses, de ruisseaux limpides et de neiges saisonnières, accompagnés des cols du Perheux, de la Schlucht, du Donon…

C’est aussi riche en histoire, non loin de Struhof, où les nazis ont construit le sinistre camp de concentration de Natzweiler dans les montagnes. Déjà lieu d’histoire et de mémoire, il est rempli d’émotions fortes et d’un hommage aux personnes qui y ont vécu l’horreur absolue. Nous irons également au Mont-Sainte-Odile, monastère et haut plateau spirituel à 753m d’altitude en Alsace, qui a également subi un drame : l’Airbus A320 du vol Air Lyon-Strasbourg 148 s’est écrasé dans le drap voisin du Mont Sainte-Odile le les Los Hills, tuant 87 personnes et laissant 9 survivants. Une clairière commémorative accessible à pied a été établie dans certaines parties de la zone qui a été déboisée lors de l’accident.

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