Enquête Aliments Traditionnels – Score Nutritionnel de l’UFC-Que Choisir, le meilleur exemple de la qualité nutritionnelle de nos traditions culinaires ! – Action UFC – Que Choisir


Alors que la Commission européenne doit choisir d’ici la fin de l’année le format de l’étiquetage nutritionnel obligatoire sur les aliments, les groupes de pression de l’industrie ont soulevé les préoccupations de Nutri-Score concernant la stigmatisation des produits traditionnels. Pour démystifier ce geste, l’UFC-Que Choisir a dévoilé aujourd’hui une enquête portant sur 588 produits déposés par ses associations locales, qui a révélé que près des deux tiers des aliments locaux méritant le Nutri-Score obtenaient une bonne note. Afin que les consommateurs bénéficient systématiquement de cet outil fiable pour équilibrer leur alimentation, l’association a transmis ses conclusions à la Commission européenne et l’a exhortée à ignorer les faux arguments des fabricants et à faire appliquer le Nutri-Score dans toute l’Europe.

L’enquête UFC-Choisir dément les arguments infondés des industriels

Face à l’augmentation inquiétante du surpoids et de l’obésité (1), à leurs conséquences néfastes sur la santé, et à l’inaction des États membres récemment condamnée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) (2), les autorités européennes envisagent d’imposer un étiquetage nutritionnel sur ces aliments. Front alimentaire dont le format doit être finalisé d’ici fin 2022. Dans ce contexte, il était logique de choisir le Nutri-Score, une présentation simple et rigoureuse qui a été bien accueillie par les scientifiques (3) et les consommateurs (4) et qui a été testée en France et dans cinq autres pays de l’UE.

Déterminés à masquer la faible voire la mauvaise qualité nutritionnelle de leurs produits et refusant d’apporter la moindre amélioration à leurs recettes, certains industriels s’emploient à discréditer le Nutri-Score. Leurs lobbyistes ont exploité le « capital compassionnel » dont bénéficie le patrimoine alimentaire européen, le prétendant mal calculé car il donnerait systématiquement de mauvaises notes aux produits traditionnels, notamment le roquefort, le jambon de Parme ou l’huile d’olive.

Pour clarifier cet argument plausible, l’association locale UFC-Que Choisir a collecté un échantillon de référence de 588 produits représentant 310 produits alimentaires typiques de sa région (5)., Pour calculer la fraction nutritive. Les résultats montrent que loin d’être systématiquement mal notés, nos produits historiques sont répartis dans toutes les catégories du Nutri-Score.

La grande majorité des aliments traditionnels reçoivent des scores nutritionnels favorables

La grande majorité des produits étudiés (62 %) ont reçu des scores nutritionnels de A, B et C. Le plus souvent, leur consommation est même encouragée pour leur meilleure qualité nutritionnelle. Il existe en fait 121 groupes d’aliments A et B et l’huile d’olive de grade C (7 produits) qui est plus recommandée que les autres matières grasses.

Parmi ces aliments qui favorisent la consommation, on retrouve pas moins de 30 plats traditionnels qui s’avèrent très bien équilibrés, comme la fondue flamande, la fondue auvergnate ou le fameux Castelno da Cassoulet. Viennent ensuite les viandes et volailles (34 produits) comme le taureau de Camargue AOP, le veau du Limousin élevé par sa mère Label Rouge, le porc noir de Bigorre AOP ou l’agneau des prés salés AOP du Mont-Saint-Michel. Enfin, on trouve aussi un grand nombre (37 produits) de légumes, fruits et légumineuses, comme les endives du Nord, la mâche de Nantes IGP, les abricots rouges du Roussillon AOP, les melons du Quercy IGP, du Puy AOP et les lentilles vertes de Vendée de Mogettes IGP.

Parallèlement, 73 aliments traditionnels ont reçu un Score Nutritionnel de C, comme les pâtes d’Alsace, le jambon persillé de Bourgogne, la cancoillotte d’Extrême-Bretagne et de Franche Comté.

Par conséquent, les initiés de l’industrie disent : l’affirmation du fabricant selon laquelle le Nutri-Score stigmatise les produits locaux n’est pas déraisonnable !

Scores nutritionnels D et E : attention aux malentendus

Contrairement à ce que prétendent les opposants au Nutri-Score, il semble que les aliments traditionnels du Nutri-Score D ou E représentaient en fait un peu plus d’un tiers de notre échantillon. Ce classement scientifiquement fondé est tout à fait justifié, car il reflète les teneurs plus élevées en graisses saturées et en sel de certaines charcuteries, comme les rillettes de Tours et le savoir-faire des saucisses d’Alsace ou certains fromages comme le Roquefort ou le bleu des Causses.

Cependant, il serait faux de dire ici que ces produits notés E et D sont stigmatisés par le Nutri-Score. Rappelons que ces notes D et E sont rarement affichées sur les produits dont elles sont issues (6), et ne visent en aucun cas à les minimiser, ni à interdire leur consommation, mais simplement à recommander avec modération et avec modération. fréquence raisonnable. En adhérant à ces recommandations, rappelle l’UFC-Que Choisir, ces produits ont toute leur place dans une alimentation variée et équilibrée.

Alors que l’Organisation mondiale de la santé vient de recommander aux autorités européennes la mise en place d’un étiquetage nutritionnel simplifié obligatoire, l’UFC-Que Choisir se bat pour un outil réellement efficace et non stigmatisant pour les consommateurs. Le Nutri-Score étant de loin le modèle répondant le mieux à ces exigences, l’association :

  • transmettre ses conclusions à la Commission européenne et lui demander de faire un choix raisonnable pour démanteler les faux arguments du lobby industriel et faire appliquer le Nutri-Score au niveau européen ;
  • Avertir les fabricants de produits alimentaires de leur responsabilité d’être opaques sur les aliments déséquilibrés.

Télécharger la liste des aliments traditionnels recensés et collectés

Notes

(1) Chez les enfants, le taux d’obésité et de surpoids en France a été multiplié par six depuis les années 1960 et s’élève aujourd’hui à 17 %. Chez l’adulte, une personne sur deux en France est concernée. L’étude Obépi-Roche 2020 de l’Alliance contre l’obésité a également montré que les taux d’obésité chez les adultes ont augmenté ces dernières années.

(2) L’Organisation mondiale de la santé affirme qu’aucun État membre en Europe n’a réussi « Arrêter la progression de l’obésité » – Rapport sur l’obésité de la Région européenne de l’OMS 2002 – mai 2022.

(3) En 2015, le Haut-Commissariat à la Santé Publique (HCSP) a soutenu le Nutri-Score. En 2015 et 2016, l’Agence nationale américaine de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a confirmé que la classification du Nutri-Score est conforme aux recommandations nutritionnelles officielles du Programme national de santé nutritionnelle (PNNS).

(4) Une enquête réalisée en 2016 auprès de 60 supermarchés par le ministère de la Santé et des tests réels auprès des consommateurs ont montré que le Nutri-Score surpassait tous les autres modèles d’étiquetage testés.

(5) Pour éviter les doublons qui compromettraient la représentativité de l’étude, lorsque plusieurs références sont mentionnées, le Nutri-Score le plus fréquemment rencontré est retenu pour un même aliment.

(6) Les aliments Nutri-Score « E » ne représentent que 1 % des produits des grandes marques nationales qui affichent la marque. Source : Recherche « EÉvaluation sur 3 ans des marqueurs nutritionnels Nutri-Score – Ministère de la Santé – Février 2021.

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