Entretien Nutrition 2022 – Comment le sucre affecte-t-il le risque CV ?


Lille, France – Les glucides peuvent être préjudiciables à la santé cardiovasculaire lorsque le bilan énergétique est faible, le surpoids et l’activité physique insuffisante. La quantité et la nature des glucides peuvent avoir des effets négatifs.Ceci est proposé Jean-Michel Lesev lors d’une réunion dédiée Entretien nutritionnel Tenue à l’Institut Pasteur de Lille du 2 au 3 juin 2022. [1].

Rappel de quelques mécaniques

Pour rappel, en présence d’une balance énergétique positive, un index glycémique (IG) élevé favorise une augmentation de l’insulinémie et donc du stockage des graisses, ce phénomène restant hétérogène au niveau interindividuel, notamment en relation avec le type génétique.

Une consommation excessive de saccharose, de fructose et d’alcool dans un bilan énergétique positif conduit à la production d’acide palmitique par le foie, suivi de triglycérides (TG), et à la production de lipoprotéines de très basse densité (VLDL) riches en TG avec saturées durcies athérogènes. Les acides gras. Les VLDL peuvent favoriser une stéatose localisée ou une hypertriglycéridémie circulante. Il a également été décrit que les régimes trop riches en glucides conduisent à la formation de petites lipoprotéines denses de basse densité (LDL) plus athérogènes. La relation entre le LDL et le risque d’athérosclérose diminue avec la perte de poids si la portion glucidique de l’alimentation est réduite.

Effets des boissons sucrées

La nature et la composition des aliments sucrés ont une influence particulière : Concernant les boissons sucrées, différentes études ont montré que lorsque les boissons sucrées sont consommées quotidiennement, la fréquence de consommation est associée à un risque accru de syndrome métabolique. Dans un groupe d’enfants d’un an qui buvaient en moyenne 120 ml de jus par jour, des augmentations du tissu adipeux viscéral, sous-cutané de l’abdomen et de l’abdomen total ont été observées six ans après le début de l’étude. En revanche, la consommation régulière de lait dans cette tranche d’âge est de plus en plus nocive pour les enfants.

Parmi les adultes, ceux qui buvaient de grandes quantités de fructose ou de jus de fruits avaient un risque accru de développer une intolérance au glucose, mais pas ceux qui buvaient des jus de fruits frais. Il convient également de noter que la consommation d’un litre de boissons sucrées par jour pendant 1 mois chez les sujets obèses a entraîné une augmentation de l’adiposité viscérale et de la résistance à l’insuline, contrairement au lait. Les adultes ont également un risque significativement accru de développer un diabète de type 2 lorsqu’ils consomment plus d’une boisson sucrée par jour.

Sucre et facteurs de risque cardiovasculaire

En termes de poids corporel, les données épidémiologiques suggèrent que les personnes qui mangent le plus de sucreries ont tendance à être les plus maigres, et inversement : cela peut provenir d’une causalité inverse, ceux qui mangent moins peuvent être ceux qui ont un IMC plus élevé, limitant ainsi leur consommation , et ceux qui sont génétiquement ou activement incapables de prendre du poids peuvent être plus enclins à en consommer.

En ce qui concerne l’hypertension artérielle (HTA), de nombreuses études ont montré qu’une consommation élevée de glucides stimule le système nerveux sympathique, stimulant ainsi la résistance vasculaire, entraînant des effets hypertenseurs en présence d’un bilan énergétique positif, indépendant du poids corporel. Cependant, le risque reste limité (+12%).

Enfin, au niveau athérogène, les données (principalement des données épidémiologiques) décrivent l’effet des glucides : une alimentation avec une charge glycémique élevée augmente le risque cardiovasculaire, tandis qu’une alimentation pauvre en glucides réduit le risque de maladies cardiaques. ischémie. De plus, lorsque les acides gras saturés (AG) étaient remplacés par des glucides, le risque d’infarctus du myocarde augmentait de 33 % dans le cadre d’IG élevé et restait inchangé dans le cadre d’IG bas.

Enfin, la sténose de l’artère carotide a été décrite comme évoluant davantage chez les femmes ménopausées chez celles consommant plus d’acides gras saturés que de glucides, et vice versa (même si ces données épidémiologiques suggèrent qu’il faut se méfier de la causalité inverse et des potentiels facteurs mixtes).

Cet article a été initialement publié sur Univadis.fr, membre du réseau Medscape.

Write A Comment