Le budget français pourrait augmenter de 224 euros en 2022


« Le pire est à venir. L’inflation n’en a pas fini avec les Français. Le coût de l’alimentation par personne en France pourrait s’envoler de plus de 200 euros d’ici 2022, prévient l’assureur-crédit Allianz Trade dans une étude publiée mardi.

« Les prix des distributeurs alimentaires devraient augmenter de 8,2 %, ce qui entraînera cette année une hausse de 224 euros par personne et par an sur l’alimentation, pour un total de 2 963 euros », détaille Aurélien Duthoit, consultant industrie commerce chez Allianz.

Croissance plus forte chez nos voisins

Pourtant, par rapport au reste du Vieux Continent, les Français ne sont pas les plus mal lotis : l’augmentation moyenne du budget alimentaire au sein de l’UE affichera donc une hausse moyenne de 243 euros, tandis que les Allemands paieront même 254 euros supplémentaires. en 2022…

Aurélien Duthoit de l’AFP explique que l’une des raisons de cette différence est « la structure très concentrée du marché français, qui offre aux distributeurs une surface financière considérable et leur permet d’absorber une partie de l’augmentation des coûts d’approvisionnement ». Il a ajouté que « les synergies réalisées par le groupe au niveau des centrales d’achat » permettent également de limiter l’impact de l’augmentation des coûts de production sur les prix de vente.

Amortisseur de chaîne

L’estimation de la hausse du budget alimentaire 2022 repose sur l’hypothèse que les distributeurs répercutent 75 % des hausses de prix qu’ils versent aux industriels de l’agroalimentaire sur leurs prix de vente. Actuellement, cependant, moins de la moitié de la hausse des prix à la production est répercutée sur les consommateurs.

En effet, « les industriels de l’agro-alimentaire européen ont augmenté les prix de 14% depuis début 2021 », alors que « les distributeurs alimentaires n’ont augmenté les prix que de 6% », note Aurélien Duthoit.

Environnement très instable

L’assureur-crédit a déclaré que la rapidité avec laquelle les prix de vente s’aligneraient sur les prix de production restait « très incertaine en raison de la volatilité de l’environnement économique actuel », notamment la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Le conflit contre les deux principales puissances agricoles a déjà eu un impact très spécifique sur les prix : du coup, les industriels facturent les huiles et graisses 53 % plus cher qu’en 2021. Pendant ce temps, les coûts de la farine pour les distributeurs ont augmenté de 28 % et les pâtes de 19 %. L’inflation a augmenté de 4,8% par rapport à l’année précédente en avril, tandis que les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 3,8%, selon les dernières données de l’INSEE.

Menaces pour les ménages économiquement vulnérables

Selon Allianz Trade, cette croissance ne s’arrêtera pas car les distributeurs sont « très rentables en termes de chiffre d’affaires et de profit » après deux ans de pandémie, et ils n’ont pas besoin de maintenir des coûts plus bas qui maintiennent les prix de vente bas. De plus, en raison du développement de la technologie, la stratégie de définition du prix de vente s’est de plus en plus affinée.

En conséquence, les remises accordées par les distributeurs ont tendance à être plus sélectives que par le passé, car elles s’appliquent à chaque magasin et même à chaque consommateur. « Pour certains, la hausse des prix des denrées alimentaires n’affectera que leur capacité à épargner ; pour d’autres, cela pourrait menacer davantage leur capacité à satisfaire leurs besoins de base », conclut Allianz Trade. Le gouvernement a mis en garde alors qu’il prépare un budget révisé pour fin juin qui devrait notamment conduire à la répartition des inspections alimentaires.

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