Le succès des paniers alimentaires pour les invendus face à la baisse du pouvoir d’achat


Depuis février, le jeune parisien Sébastien ouvre l’application Phénix deux fois par semaine. Il a regardé autour de chez lui pour voir quels magasins vendaient un panier de produits à prix trois fois moins cher que le même produit en rayon. « Pour la bouffe, le lait, les fruits et légumes, c’est vraiment sympa », il expliqua.

Face à la hausse des prix et à une inflation atteignant 4,8% en avril, les Français sont plus nombreux à rechercher des moyens d’économiser par rapport à la même période l’an dernier. L’alimentation est le troisième poste de dépenses le plus important après le transport et le logement. Des milliers de boulangeries, restaurants et supermarchés proposent des paniers d’invendus à prix réduits. Sinon, ces produits finissent à la poubelle. Actuellement, ces paniers sont particulièrement appréciés.

« Surtout en primeur, j’ai toujours pensé que c’était super cher, Commentaire sur Sébastien. « Ce n’est pas le bon moment. Quand on veut payer pour un produit de qualité, il faut payer cher »Avec deux paniers de légumes et de fruits par semaine, le jeune Parisien parvient à boucler la semaine de shopping « Moins de 10 euros. »

« Ça permet de faire des achats à côté, d’aller au cinéma, d’économiser pour les vacances. C’est vrai que la nourriture reste une grosse dépense quand on est jeune et qu’on a annulé son loyer. »

Sébastien, jeune parisien

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Du coup, Sébastien économise 80 euros par mois. C’est un budget conséquent pour le jeune ouvrier du Sud-Est, dont le pouvoir d’achat s’est effondré à son arrivée à Paris. Les paniers, en revanche, ont plusieurs contraintes : les ramasser pendant une plage horaire précise (généralement la nuit), consommer les produits rapidement, ou les congeler. Ils ne sont pas chers car ils auront dépassé leur durée de vie.

Sébastien achète chaque semaine deux paniers de fruits et légumes invendus chez un primeur près de son 18e arrondissement de Paris. Il économise 80 euros par mois. (Thomas Giroudeau/France Radiodiffusion)

Autre bémol : vous ne savez pas quels produits seront dans votre panier. Juan a déjà mangé des légumes qu’il n’aimait pas, comme des betteraves ou du fromage de chèvre. Mais le plus important pour le jeune colombien est d’économiser de l’argent. « C’est moins cher, Rencontrez Juan « Parce qu’il y a de l’inflation là-bas, c’est énorme pour les produits ! » « En Colombie, on mange beaucoup de riz. J’essaie de garder mes traditions colombiennes. Le riz et tous les légumes ont beaucoup augmenté. »

Juan travaille à distance pour une entreprise américaine. En payant en dollars, il perd du pouvoir d’achat, qui passe par le taux de change avec l’euro. Aussi, puisqu’il envoie les paniers à sa famille en Colombie, son salaire ne sera pas revalorisé en raison de l’inflation, économisant entre 100 et 200 euros par mois. Quand d’autres personnes en ont besoin dans leur vie quotidienne.

« Généralement, on leur laisse le choix entre des sandwichs, des viennoiseries, du pain et des cookies » Cinq euros, dit Neïma, boulangère dans un quartier populaire de Paris. Pendant un an et demi, elle a vendu trois ou quatre paniers par nuit. 15 000 points de vente inscrits sur l’application Phénix. « Afin d’éviter le gaspillage, si ça peut aider des jeunes dans le besoin voire des personnes dans le besoin, on l’a fait », Le boulanger continua. « Je vois beaucoup de jeunes venir chercher des paniers. »

Les jeunes sont en effet typiques des achats de paniers via l’application Phénix : des jeunes, pas des femmes, des citadins, âgés entre 25 et 35 ans.
Jean Moreau, le co-fondateur de Phénix, a constaté une augmentation spectaculaire de l’utilisation de son application ces derniers mois.

« Nous le voyons devenir une nouvelle habitude de consommation, une nouvelle habitude. »

Jean Moreau, co-fondateur de Phénix

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L’utilisateur moyen de l’application se situe entre 350 000 et 400 000, achetant au moins deux paniers par mois. « On voit de plus en plus de téléchargements sans augmenter les budgets marketing et publicitaires »observe Jean Moreau. « Je pense que dans les applications, c’est un flux très naturel et il y a beaucoup de bouche à oreille. » « Le deuxième constat est qu’il y a plus de rachats, Détails sur les co-fondateurs de Phénix, Ainsi, au lieu d’acheter un panier chaque mois ou chaque semaine, les gens en achètent 2, 3, 4, 5, 10. « 

Jean Moreau a également observé qu’aujourd’hui les consommateurs sont avides d’acheter les produits de première nécessité : fruits, légumes, produits laitiers. Avant, ils utilisaient l’application pour tester les restaurants à emporter. Selon une étude interne de la société Phénix, 70% des utilisateurs achètent des paniers pour des raisons économiques en premier lieu pour protéger leur pouvoir d’achat, pas pour des raisons écologiques, pas de gaspillage.

Avec l’inflation, les paniers alimentaires anti-gaspillage ont la cote : rapport Thomas Giraudeau

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