Niger : La situation alimentaire et nutritionnelle reste préoccupante, selon OCHA


Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a averti que si l’ampleur et la rapidité de la réponse fournie par le gouvernement et ses partenaires pourraient contribuer à atténuer la crise alimentaire de 2021/22, les perspectives pour l’année prochaine restent inquiétantes.

En effet, malgré des campagnes agro-pastorales adéquates en 2022, l’analyse du Cadre de coordination de novembre dernier a montré que 2,9 millions de personnes se trouvent encore en situation d’insécurité alimentaire aiguë sévère pendant la période de soudure (juin-août).

« Si ces chiffres sont inférieurs à ceux de l’année dernière (année de crise exceptionnelle), ils sont tout de même bien au-dessus des années dites « normales », comme 2020/21, et sont les chiffres les plus élevés depuis la mise en place du cadre harmonisé au Niger. en 2012’, détaille OCHA dans son dernier rapport consacré à ce pays du Sahel central.

Une fille vend de la nourriture sur un marché à Tanout, au Niger.

Près de 300 000 enfants de moins de 5 ans traités pour malnutrition aiguë sévère

Bien qu’elle ne soit pas aussi inquiétante qu’en 2022, la situation est toujours préoccupante, notamment en raison de la « crise persistante des prix, des déplacements forcés et de l’insécurité des citoyens ».

Sur le terrain, les ménages vulnérables font face à des saisons mortes plus précoces et plus longues que la normale et adoptent donc principalement des stratégies d’adaptation négatives urgentes affectant les moyens de subsistance – notamment l’endettement, la vente de terres ou d’actifs productifs – dont l’impact négatif persistera en 2023.

Concernant la malnutrition, les derniers résultats de l’Enquête Nationale sur la Nutrition (SMART) qui doit être réalisée en octobre 2022 confirment que l’état nutritionnel reste préoccupant. Le taux de malnutrition aiguë globale est de 12,2% (12,5% en 2021), dont 2,4% de malnutrition aiguë sévère et 9,8% de malnutrition aiguë modérée.

Entre janvier et septembre de l’année dernière, près de 300 000 enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë sévère ont été hospitalisés (62 % de l’objectif annuel), et 12 % de ces enfants ont développé des complications physiques. Au cours de la même période, 275 000 enfants de 6 à 23 mois souffrant de malnutrition aiguë modérée ont été pris en charge avec l’appui du Programme alimentaire mondial (PAM).

Une réponse rapide évite une « crise majeure »

Ces perspectives inquiétantes seraient pires l’année prochaine sans « une réponse rapide à la crise alimentaire en 2022 qui permettrait d’éviter une crise majeure ». Selon OCHA, le pays d’Afrique de l’Ouest fait face à une « crise alimentaire sans précédent » en 2022.

Cela est dû à une combinaison de facteurs – notamment la mauvaise performance de l’agriculture et de l’élevage en 2021/22 ; les crises des prix des aliments, des transports et des engrais ; et l’insécurité des citoyens et les déplacements forcés. Le Cadre harmonisé de mars 2022 a également estimé que plus de 4,4 millions de personnes seront en situation d’insécurité alimentaire aiguë sévère pendant la basse saison 2022 (juin-août).

C’est un record pour le Niger, une augmentation de plus de 90% par rapport à l’année précédente. Pour la région Afrique de l’Ouest dans son ensemble, ce nombre dépasse les 38 millions de personnes sur la même période, soit une augmentation de 40% par rapport à 2021.

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