Nîmes : Pour trouver un pizzaiolo, ils offrent un an de pizzas gratuites


Ce restaurant de la rue de la Madeleine à Nîmes récompense les clients qui ont trouvé un nouveau pizzaiolo. Résolution sans précédent des difficultés d’embauche auxquelles sont confrontés de nombreux employeurs. Les tensions de l’emploi dans l’hôtellerie-restauration traduisent une évolution de la vision du travail.

Beaucoup de clients, mais peu de personnel… Comme beaucoup de mes collègues, Le Pinnocchio de la rue Madeleine fait face à une pénurie de personnel. Depuis six mois, il cherche un pizzaiolo. En date du 23 mai 2022, faute de candidatures fermes, un appel a été lancé aux clients à la recherche de ce nouveau professionnel (lire ci-dessous). L’un des trois directeurs, Matthieu Bataille, a décrit une initiative « massive, percutante et positive ».

Appel initial pour la demande

Pinocchio est à la recherche d’un pizzaiolo expérimenté. Il récompense ceux qui identifient des candidats favorables. Ce « trouveur » se fait servir une pizza au choix sur place ou à emporter toutes les semaines pendant un an. Pour recommander un profil ou postuler, rendez-vous sur la page Facebook Pinocchio, ou contactez directement le restaurant : 06 51 14 28 28 ; pinocchio.recrutement@gmail.com.

Industrie en difficulté

Ce restaurant italien est loin d’être le seul à en souffrir. Son voisin, DK-Lé, cherchait un chef mais s’est vu contraint de fermer une de ses trois salles faute de personnel. La gérante Mélanie Cournier a déploré que jusqu’à 30 clients puissent être perdus sur un seul service.

Les données montrent que l’industrie de l’hôtellerie et de la restauration est en effet une industrie stressée. Centre de carrière: Les cotations ont augmenté de 122 % au premier trimestre 2022 par rapport à la même période en 2021. Selon Lisa Jankowski, responsable d’équipe au Pôle emploi Nîmes Courbessac, l’offre était bien supérieure à ce qu’elle était avant le Covid.Occupation Employés de cuisine Il semble être le plus durement touché, avec des demandes d’emploi en baisse de 20 %.

Malgré la décision d’augmenter les salaires de 10 % en janvier 2022, l’argent n’est plus une force de guerre, comme le rappelle Lila Bonnetain, présidente de la Madeleine Street Merchants Association : « Les gens veulent profiter de leurs vacances. On comprend !

« Une nouvelle philosophie de vie »

Mathieu Bataille, secrétaire général de la Fédération de l’Industrie et de l’Hôtellerie, a confirmé : « Les jeunes d’aujourd’hui s’intéressent de moins en moins à l’argent ». Il a évoqué une «nouvelle philosophie de vie» dans laquelle les travailleurs se soucieraient davantage de leur vie personnelle que de leur carrière et de leurs finances. Travailler de longues heures, travailler par quarts, sacrifier les soirées et les week-ends est plus frustrant que jamais.

Mais Lisa Jandowski met en lumière un vrai problème pour les employeurs. Le gérant de Pinnocchio, en revanche, est persuadé qu’il est possible, voire nécessaire, de travailler dans la restauration tout en gardant un équilibre de vie : « Le patron ne comprend pas que le train est derrière. »

Hamadi Bouchareb, l’un des directeurs, se souvient de ses débuts en cuisine, où les charges de travail horaires massives et sous-payées étaient la norme : « Je ne veux pas que les employés vivent ce que je vis moi-même. » Les dirigeants de Pinnocchio ont affirmé être dans la logique des négociations, alors que « dans l’ancienne génération, les discussions ont été rapidement mises en veilleuse ».

Le secteur de la restauration prend une nouvelle direction et les conditions de travail occupent une place centrale. La qualité de vie passe davantage par l’attention des salariés, une tendance amplifiée par les contraintes.

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