Nutri-score, un système qui reste divisé


Le Parlement européen s’est fait l’écho de la même critique. En revanche, la France ou l’Allemagne, qui l’ont adopté, expliquent que le système est clair, simple et basé sur des preuves scientifiques. De son côté, Bruxelles finalise une étude d’impact avant de déposer ses propositions législatives.

propositions législatives en attente

Alors que la Commission européenne devrait enfin faire des recommandations sur le prochain système d’étiquetage nutritionnel sur le devant de l’emballage en 2023, les ministres européens de l’agriculture ont exprimé leur désaccord sur la pertinence du système Nutri-score.

Néanmoins, ils ont unanimement demandé à la Commission européenne d’accélérer le rythme et de soumettre des propositions législatives dès que possible. Parmi les États membres qui ont adopté le système, l’Allemagne (2020) et la France (2017) ont indiqué que le système répond à toutes les exigences d’un modèle d’étiquetage nutritionnel clair et scientifique et est bien adapté à une application harmonisée dans tous les pays de l’UE.

Les deux délégations ont également soutenu les révisions de l’algorithme Nutri-score qui entreront en vigueur en 2023. Selon Paris, « cela permettra de renforcer son efficacité grâce à de nouvelles classifications alimentaires en phase avec les dernières recommandations diététiques ».

De son côté, l’Espagne l’a adopté en 2018, précisant qu’elle souhaite « un système d’étiquetage nutritionnel volontaire et harmonisé au niveau de l’UE ». Avant d’avertir que « cette décision doit avant tout reposer sur un consensus solide qui respecte la singularité de chaque individu ».

discriminatoire et simpliste

Dans d’autres États membres, la situation est assez différente. Pour l’Italie et la Grèce, le Nutri-score est un système « discriminatoire » qui influence le choix du consommateur par des évaluations « inadéquates et simplistes ». Ainsi, Rome et Athènes se sont déclarées opposées à « tout système qui pénalise des produits individuels (huile d’olive, fromage, miel) sans égard à l’alimentation globale ».

Ils ont donc appelé la Commission à proposer « un système d’étiquetage volontaire et harmonisé non discriminatoire pour informer les consommateurs de la valeur nutritionnelle de certains aliments dans le cadre d’une alimentation traditionnellement équilibrée ». Sur ce point, le Portugal a exprimé sa préférence pour « des dispositions spécifiques ou des dérogations, telles que les produits d’indication géographique ». Chypre et Malte ont également défendu cette position.

Sling remporte le Parlement européen

L’opposition au Nutri-score n’a pas non plus faibli au Parlement européen. Plusieurs députés européens ont de nouveau critiqué le Nutri-score lorsqu’un représentant du Centre commun de recherche de la Commission européenne s’est présenté pour présenter une série de résultats particulièrement pertinents pour l’étiquetage nutritionnel. Pour Anne Sander (Parti chrétien-démocrate) en France, « le système est trop simple et les consommateurs doivent se rappeler qu’une alimentation équilibrée est importante et qu’il ne suffit pas de promouvoir uniquement les légumes verts et verts. Supprimez tous les autres ».

L’Espagnol Juan Ignacio Zoido (Parti chrétien-démocrate) « rejette catégoriquement ce système car il est discriminatoire et injuste envers les produits traditionnels, notamment vis-à-vis des indications géographiques telles que l’huile d’olive, le miel et même le fromage ». Certains d’entre eux appellent donc Bruxelles à prendre son temps pour s’appuyer sur des preuves scientifiques convaincantes avant de soumettre son prochain système d’étiquetage nutritionnel sur la face avant des emballages.

Avant de présenter sa proposition, la commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, a déclaré aux ministres que « la commission achève une évaluation d’impact basée sur des preuves scientifiques de l’Autorité européenne de sécurité des aliments et du Centre commun de recherche, ainsi que sur les résultats d’une consultation publique ».

viande rouge stigmatisée

Une autre étape concernera les boissons. Ces évolutions visent à prendre en compte les nouvelles connaissances en nutrition afin de mieux différencier les produits. Par exemple, la mise à jour améliorera la distinction entre les produits à grains entiers (pain, pâtes, riz, etc.), les produits riches en fibres (A) et les produits raffinés (B ou C).

La viande rouge serait également moins bien classée que la volaille ou le poisson en raison du risque accru de cancer et de maladies cardiovasculaires. Dans le cadre du débat européen sur le prochain système d’étiquetage nutritionnel sur le devant de l’emballage, plusieurs États membres du littoral méditerranéen (Italie, Grèce, Malte, Chypre) ainsi que de nombreux députés ont dénoncé le caractère simpliste et discriminatoire du score nutritionnel .

La Commission européenne doit encore achever une étude d’impact avant de soumettre des propositions législatives.

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