Nutrition animale : « 1 à 1,2 tonne de réduction en 2022 »


Plusieurs meuneries spécialisées dans l’aviculture du Grand Ouest ont été fermées alors qu’elles devaient redémarrer. La grippe aviaire a vraiment frappé fort, notamment dans l’ouest de la Loire. L’impact des violences, qui n’est pas entièrement compris, se traduira par une baisse prévue de 1 à 1,2 Mt de la production d’aliments pour animaux par l’Alliance pour la nutrition animale, dont fait partie le SNIA.

Ce dernier a tenu son AG à Metz les 19 et 20 mai. François Cholat, qui vient d’être réélu président pour deux ans, estime que le tonnage pourrait être de -4% voire -5% d’ici la fin de l’année, après avoir déjà terminé le premier trimestre à -6%. « La grippe aviaire a été la principale raison de la baisse, mais pour un tiers c’était le coût des élevages de porcs et de ruminants et la difficulté des nouvelles générations d’éleveurs ».

Cependant, les membres du syndicat « n’abandonne pas » dit le président. Ils ont notamment utilisé l’AG pour étudier l’impact de la future PAC sur les exploitations et l’évolution de leurs besoins. « Cela pourrait signifier moins de volume, mais plus de support, » François Chora a conclu.

Cela fait deux ans que j’ai des sueurs froides

Les préoccupations immédiates sont clairement liées aux produits de base. « Nous avons frôlé la rupture encore et encore, mais même à des prix très élevés, nos acheteurs ont trouvé des ressources »En conséquence, le panier moyen de produits de base a augmenté de 95 % en 24 mois. La guerre en Ukraine fait monter les tensions, notamment dans le secteur non OGM. « Même si des navires arrivent de Roumanie, nous aurons moins de tournesols. Mais la demande de non-OGM diminue également, et cela devrait passer », a-t-il ajouté. Faites attention au fabricant. Certaines entreprises détenant des spécifications d’aliments pour le bétail sans OGM ont en effet abandonné leur soutien aux matières premières sans déforestation dans un contexte de hausse des prix. « Cela pourrait mettre en péril l’ensemble du segment car une demande plus faible entraîne une production plus faible », rappelle François Chora.

Fort accent sur le bio

Une autre cause de préoccupation, peut-être plus importante, est la biologie. « Vu l’augmentation des coûts de production, la différence de bénéfices avec le conventionnel ne suffit plus aux éleveurs. Sans parler de la difficulté à trouver des matières premières bio. » il a souligné. C’est pourquoi Snia soutient la proposition de la Commission européenne de dégrader les matières premières les plus stressées, comme le font déjà nos voisins allemands, belges et néerlandais. Un autre problème est le manque de fibres, avec une très faible disponibilité de pulpe de betterave et de luzerne déshydratée. La concurrence avec d’autres usages, comme les méthanateurs, ajoute à cette tension.

« La continuité de la production alimentaire et la résilience des industriels de l’agroalimentaire dépendent de la disponibilité des matières premières et des additifs », François Chora a conclu. Le Congrès de Metz est également l’occasion de diffuser auprès de ses adhérents les orientations du Snia sur la mise en œuvre de la responsabilité sociétale de l’entreprise en nutrition animale.

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