Nutrition : attention aux compléments alimentaires à base de curcuma


Publié le 29 juin 2022 à 10h45

Les autorités sanitaires ont averti mercredi que le curcuma, qui est régulièrement promu pour ses prétendus bienfaits, pourrait également présenter des risques pour la santé.

dpa

« Des effets indésirables liés à la consommation de curcuma ou de curcumine ont été constatés à travers différents dispositifs d’alerte (…) », conclut la Food Safety Administration (Anses) américaine dans un rapport. Les effets les plus fréquemment rapportés sont des malaises, une faiblesse, des symptômes digestifs et un dysfonctionnement hépatique », a expliqué l’agence, qui s’appuie sur des données françaises et internationales.

Le curcuma est une épice dérivée de la plante du même nom. Ses promoteurs y voient de larges bénéfices, notamment anticancéreux, même si sa véritable efficacité reste largement à démontrer par des études à grande échelle chez l’homme. Parmi les bienfaits les mieux documentés, le curcuma semble particulièrement capable de limiter les phénomènes inflammatoires associés à certaines maladies chroniques, comme le diabète.

Plus d’une dizaine de cas d’hépatite attribués à la consommation de curcuma en France

Cependant, de fortes doses de curcuma – par le biais de sa principale molécule active, la curcumine – peuvent être toxiques, notamment pour le foie. « Des études ont montré que de fortes doses de curcuma ou de curcumine sont hépatotoxiques chez l’animal », souligne l’Anses.

Les préoccupations de l’agence reposent non seulement sur ces études, mais aussi sur des observations réelles. Ainsi, entre 2009 et 2021, environ 10 cas d’hépatite peuvent être attribués à la consommation de curcuma en France. Certes, les doses considérées comme toxiques sont très élevées. C’est pourquoi il y a peu de risques à consommer le curcuma sous sa forme naturelle lors des repas.

Non recommandé pour les patients recevant un traitement contre le cancer ou des anticoagulants

L’Anses se concentre davantage sur les compléments alimentaires – gélules, huiles… – à base de curcuma. En fait, bon nombre de ces produits sont conçus de manière à ce que la curcumine soit mieux absorbée par l’organisme. L’Anses souligne que ce pouvoir d’assimilation est « de 4 à 185 fois celui de la curcumine non formulée ».

Il faut donc faire très attention lors de la manipulation de ces produits. Même si l’étude concluait que ces suppléments n’étaient pas dangereux, l’Anses était sceptique : les travaux étaient modestes et souvent financés par les fabricants eux-mêmes. L’agence recommande spécifiquement de ne pas prendre ces suppléments pour les patients recevant des traitements contre le cancer ou des anticoagulants, soulignant le risque potentiel d’interactions nocives avec la curcumine.

(AFP)

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