Nutrition : manger bio est-il (vraiment) gage de bonne santé ?
Les vers sont dans les fruits. Presque tous les jours, nous n’osons pas croquer dans des pommes, des salades ou des fraises par peur des pesticides et du cancer. Pour lever ces doutes, le Dr Emmanuelle Kesse-Guyot, directrice de recherche Inrae et coordinatrice de recherche BioNutriNet, et son équipe mènent depuis plusieurs mois une enquête à grande échelle comparant le risque de cancer à partir de 200 aliments de choix, issus de l’agriculture biologique. ou pratique traditionnelle.
« Les résultats ne seront pas connus avant trois ans », prévient la scientifique, s’appuyant sur la première étude publiée en 2018. A l’époque, elle estimait que les fortes consommatrices de bio avaient un risque de cancer réduit de 25 %. % , le lymphome représentait 75 %.
Les auteurs de l’étude ont pris en compte les biais sociologiques : en général, les cadres supérieurs, adeptes du bio, font attention à leur corps et s’adonnent à une activité physique plus importante, d’où un moindre risque de cancer. Cependant, une interdiction des pesticides de synthèse en agriculture biologique pourrait expliquer ces résultats encourageants. Cette citation donne de l’espoir aux adeptes du principe d’Hippocrate, le père de la médecine : « Que la nourriture soit votre premier médicament.
« Le label AB n’est pas un label sanitaire ».
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Plus critique, Antoine Haentjens, ingénieur agroalimentaire à l’Institut national de la consommation (INC) en charge des tests comparatifs, préfère nuancer : « Certes, nos tests en 2019 sur un produit brut labellisé AB ont montré qu’il ne n’ont quasiment pas de Pesticides. C’est une bonne nouvelle. Mais il faut rappeler qu’un agriculteur bio peut utiliser du sulfate de cuivre pour conserver sa récolte de raisins ou de fruits. A cet égard, il n’est pas tenu par les moyens et les résultats. Attention aux illusions : les labels AB ne sont pas des étiquettes sanitaires.. dont le but principal est de réguler les pratiques agronomiques. » Par ailleurs, l’étude 60 millions de consommateurs Avertissement des risques de contamination lors de la transformation et de l’emballage des produits. En témoigne la présence de plastiques, dont les phtalates, dans certaines huiles organiques.
Attention aux produits transformés, même bio
D’un point de vue strictement nutritionnel, l’abréviation AB ne garantit pas non plus une qualité irréprochable. Le Dr Kesse-Guyot l’avoue volontiers : « Il est impossible de généraliser sur la présence de nutriments et de vitamines : tout dépend de la variété des fruits et légumes, des conditions de cueillette, de maturité, des conditions de conservation… » Tout est protégé par un écrin de verdure nom de l’étiquette. Indéniablement, la norme AB classe plus de 300 additifs, colorants, conservateurs, exhausteurs de goût, acidulants… Exit l’aspartame (E951), édulcorants avec édulcorants, très utilisé dans les sodas, bonbons et chocolats. Par mesure de précaution, le cahier des charges l’interdit, et l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) estime que la dose journalière admissible efficace aujourd’hui ne présente aucun danger. Mais malgré ce choix, il reste encore une cinquantaine d’additifs dans les recettes bio, dont des nitrites dans les plats cuisinés, et l’Anses (Autorité nationale de sécurité sanitaire des aliments) devrait rendre un avis sur ces conservateurs suspectés d’être cancérigènes en juin.
Bio ou non, trop de sucre, de sel et de graisses saturées sont nocifs pour la santé, avec les mêmes risques de maladies cardiovasculaires, de diabète et d’obésité qu’une alimentation agricole traditionnelle. Une pâte à tartiner à l’huile de palme bio reste une pâte à tartiner… et il en va de même pour les charcuteries, les sodas et autres pizzas que les nutritionnistes considèrent comme ultra-transformées. Ce concept relativement nouveau implique des aliments qui ont subi de multiples processus industriels et des additifs ajoutés. Les effets néfastes de ces formules complexes sur le métabolisme sont aujourd’hui condamnés. « Hélas, le monde bio n’a pas saisi le concept d’hypertransformation, regrette-t-il, épidémiologiste et nutritionniste Serge Hercberg, à l’origine du NutriScore.
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Certaines recettes d’AB Vegetable Pebbles, le plus suspect, incorporent en fait un certain nombre d’additifs pour améliorer la couleur ou la texture. « Les experts recommandent de se fier au label Nova, qui indique un degré de transformation croissant. De 1 à 4. A terme, cette étoile montante dans le monde de la nutrition pourrait bien éclipser le label AB.
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