Yannick Alleno : « Espérons que la mort d’Antoine incite à un traitement plus dur des criminels »


Antoine Alléno suit les traces de son père. Aujourd’hui, le chef étoilé pleure son fils bien-aimé.

Le vendredi 13 mai 2022, à la Collégiale Notre-Dame de Poissy, où il a été baptisé à Saint-Louis, Yannick Alléno a déclaré : « Si un jour je faisais mon pire cauchemar, ce ne serait pas ça…… « résonance. Devant Brigitte Macron, la Première Dame, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire et un groupe de cuisiniers vêtus de blanc, un « cœur brisé » comme on n’en a jamais vu après les obsèques de Bocuse Absolument, en colère » père – ses mots – en pensant au cercueil de son Le plus jeune fils. « Impossible, inacceptable », a-t-il insisté. Le matin, quand Yannick Alleno a voulu fermer la porte tout seul, il a parlé à Antoine comme s’il était encore là, selon un proche. Maintenant, il se rend compte : « La terreur est venue… ».

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Dimanche 8 mai à 23h : Fin du service et Antoine Alléno ferme les caisses de son restaurant Burger & Sons by Alléno. Il ne savait pas que Franky D., sur le point de se suicider, passait la nuit à quelques mètres de là. Leur point commun est d’être nés en banlieue parisienne en 1997, la même année.

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L’avenir du premier, au début d’une brillante carrière, est aussi brillant que les ténèbres du second. Pour la première fois, deux trajectoires de vie opposées vont se rencontrer à l’angle de la rue Grenelle et de la rue du Bac dans le 7e arrondissement de Paris.

Sur le scooter, Antoine s’endort devant Paris en rêve

Antoine, qui vient de réserver un scooter en libre-service, est prêt à emmener son second à la cuisine tous les soirs après le travail. C’est aussi sa meilleure amie et il ne la laisse pas partir seule dans le métro. Il ira ensuite à Puteaux et habitera à côté de Thomas, un frère de deux ans son aîné et inséparable de lui, qui seraient jumeaux. Ils ont convenu par SMS de jouer à Warzone en ligne après minuit avec leur cousin Maxence et leur ami d’enfance devenu comédien Martin. Ces batailles virtuelles du dimanche soir sont devenues un rituel.

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De son côté, Frankie D. In Coya, une magnifique église transformée en un lieu branché de la cuisine péruvienne. A 25 ans, il en regarde cinq de plus. Il est clairement de bonne humeur, avec des traits potelés, des cheveux noirs épais coupés aussi épais que sa barbe, l’annulaire amputé, un buste grassouillet et des épaules robustes dans un polo vert menthe. L’apparition de Franky D. n’était pas un hasard : après avoir commandé quelques verres, il s’est finalement levé de table et s’est approché du serveur, lui montrant prétendument un faux billet et l’appelant fort jusqu’à ce qu’il en ait un. Des Audi RS6, conçues par un Italien de 30 ans résidant à Monaco, sont toujours installées dans le restaurant. Les immeubles de Coya et d’Antoine Alléno ne sont qu’à deux cents mètres. Selon des sources proches de l’enquête, le jeune chef et ses assistants ont vraisemblablement assisté à distance à la chevauchée de Franky D., le braqueur aux manières inédites. Il filait déjà à toute allure dans les rues de Paris lorsque l’alarme s’est déclenchée. Sur le scooter, Antoine Alléno roule lentement, s’émerveillant de Paris qui s’endort.

Il est 23h00 et 12 minutes, Avenue Bosquet, sur la Place de la Résistance, à quelques dizaines de mètres seulement du Pont de la Arma et de l’imposante Cathédrale Orthodoxe Sainte Trinité, avec un van CRS devant. Le père d’Antoine, Yannick Alléno, habite à quelques pas. Au feu rouge, le jeune chef renifla joyeusement en pensant à son second. Dans des circonstances à déterminer, Frankie D. aurait tenté de se frayer un chemin entre deux véhicules à grande vitesse avant de percuter le scooter à l’arrêt d’Antoine.

Cruellement jeté sur le bitume, il mourra sur le coup et « sans douleur » au grand soulagement de son frère Thomas, arrivé le premier sur les lieux. Le compagnon d’Antoine, choqué, a subi les mêmes blessures légères que les deux chauffeurs. Mais le conducteur ne se retourna pas. Il a abandonné l’Audi volée et a continué à pied. Un son assourdissant interpelle un cycliste. C’est l’histoire d’un commissaire qui vient de passer une soirée avec des amis. Il a poursuivi le fugitif. Ce dernier fit semblant d’obéir puis s’enfuit. Cinquante mètres plus loin, avec l’appui de deux autres témoins, les agents ont finalement réussi à l’arrêter. L’air sombre, disaient-ils aux enquêteurs, les personnes arrêtées semblaient « perdues et paniquées, surtout avec l’alcool et la drogue ». Il a inventé un scénario délirant pour justifier son excès de vitesse, s’est défendu d’un « accident » et a refusé de se soumettre à un alcootest.

« Antoine Alléno ne doit pas mourir », Rachida Dati qui a été emmenée

Des tests sanguins montreront des niveaux proches de 2 grammes, l’équivalent de dix verres de spiritueux. Le 11 mai, Frankie D. a été inculpé d’« homicide involontaire par un conducteur de véhicule terrestre aggravé par l’intoxication et un permis de conduire invalide, blessure involontaire, également aggravation, dégénérescence, vol avec violence et coups de pied ». Il a été détenu en détention provisoire à Fleury-Mérogis et est actuellement présumé innocent. Il risque dix ans de prison et une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 euros. « Antoine Alléno n’aurait jamais dû mourir, la maire du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati, qui a été emmenée est proche de la famille Alléno. Ce chauffeur devrait aller en prison. Encore un gros jeu en toute impunité ! » et est connu de la police depuis longtemps. Professionnellement, il se décrit comme couvreur et est depuis octobre 2017 à la tête de D. Franky Noodles (« nouilles » en anglais), une entreprise spécialisée dans les travaux de construction, dont il vante les mérites sur les réseaux sociaux. Les vertus de l’entreprise : « Couvreur de père comme un fils pendant quatorze ans », écrit-il. Il bénéficie du soutien d’une communauté de voyageurs qui lui sont liés. Il est le fils d’une gitane hispanique. Son père a épousé une « gadji », une femme non tsigane.

Francy, qui a grandi dans le Val-d’Oise, était « métis » : il porte donc le nom de sa mère. A Besons et dans les environs, sa famille métisse a formé ce qui a été décrit comme un clan « serré et inconnu de la police », selon des sources locales. Franky D. est apparu sur le radar de la police en 2013. A 16 ans, il a d’abord été arrêté pour vol de véhicule. Puis, au cours des années suivantes, violences volontaires, vols aggravés, vols de réunion, clandestinité en bande organisée, vols de véhicules, port d’armes, etc. En 2015, à l’âge de 18 ans, il a été condamné à une peine avec sursis. En octobre 2018, il est finalement condamné à trois mois de prison pour infractions au code de la route, notamment sans permis de conduire. Mais Frankie D. n’a pas répondu à ses nombreuses sommations : ainsi, le récidiviste n’a jamais été incarcéré. Alors qu’un document de recherche circule, « le magistrat n’a rien fait, regrettant un policier. Aucun agent pour frapper à l’adresse inscrite dans notre document. Pourquoi ? », Dati.

Ainsi, le 8 mai, à Koya, Frankie D. a prémédité son forfait, libre comme l’air, avant de commettre l’irréparable. Au cours des jours suivants, Yannick Alléno, enlisé dans le chagrin, d’ordinaire si humble, s’est confié à un rare confident. Il a juré qu’il ne « lâcherait personne responsable de la mort de son fils ». A l’enterrement, le chef se décide : « Espérons que cela ne soit pas arrivé en vain, et qu’Antoine soit source de changement, encourageant des actions plus dures contre ces criminels aux vies pourries qui ont détruit ma vie et celle de mes famille. » Au Moyen Age A la Collégiale de Poissy, dans son cercueil, un cercle de fleurs blanches repose le souvenir d’une existence brisée. La famille et les proches d’Antoine racontent des parchemins de sa vie « assassinée »: son « visage rond », son « plus gros sac », « ses petites oreilles ont poussé », « ce sourire narquois », si spécial », décrit un père de famille fasciné par ses deux fils.

Sa famille et ses amis de toujours racontent une enfance heureuse, une passion dévorante pour le rugby, un feu de joie improvisé avec une bande de cousins ​​dans le jardin d’une grand-mère en colère. Même les adieux déchirants, la mère de Thomas et Antoine, sont évoqués un week-end sur deux après le divorce de Yannick et Isabel en 2006. Il y a aussi la beauté, la douceur et l’hypersensibilité d’Antoine qui pourrait le considérer comme timide. Ses parents, doux mais durs, lui ont inculqué les valeurs du travail, du travail acharné et de l’humilité. Sa première cigarette, son premier verre, sa première boîte de nuit, et bien d’autres, sans rien oublier. « Antoine est allé dans une soirée de douze », nous raconte son frère Thomas. Il aime le rap, les musiques du monde et la musique classique comme Orelsan, qu’il écoute en boucle. Avant tout, il était amoureux : il y a six ans, il rencontra Anja, élève de l’Académie des Beaux-Arts, son âme sœur.

« Mon frère était très généreux, a déclaré Thomas, et il a utilisé son temps libre pour former des plongeurs à devenir des chefs. »

« Antoine c’était aussi le courage d’un garçon qui voulait exister de manière indépendante, il ne voulait pas que son nom lui ouvre des portes, même dans notre métier, la cuisine. Il était heureux et a réussi à être Antoine et non le fils de Yannick. Il a un charisme, une rigueur, un professionnalisme exemplaire », souligne fièrement le père. En face de l’église se trouve la gare, et chaque matin depuis des années, ses deux cents fils adolescents ont suivi ses traces, embarquant dans des trains pour Paris. Arrivés une heure et demie plus tard dans ces lycées hôteliers où ils étudient, pas à pas : BEP, CAP, BA, BTS… Christian Étienne, le tuteur d’Antoine, se souvient de ses élèves du lycée hôtelier d’Avignon : « Il avait 16 ans et …

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