Carrefour doit changer ses emballages


Carrefour a été contraint de retirer le logo Nutri-Score de la plupart des produits vendus dans ses magasins italiens suite à une décision de l’autorité de la concurrence italienne.

Coup dur pour le Nutri-Score italien. De l’autre côté des Alpes, les syndicats agricoles et les entreprises agroalimentaires livrent une bataille sans merci contre l’étiquetage nutritionnel et viennent de gagner la bataille. Dans une décision rendue début août, l’autorité italienne de la concurrence (ACGM) a demandé à trois entreprises étrangères, dont le distributeur français Carrefour, de modifier l’emballage de leurs produits pour afficher le Nutri-Score.

Pour les autorités italiennes, en l’absence de législation européenne en la matière, il n’y a aucune raison de choisir le Nutri-Score plutôt qu’un autre système d’étiquetage nutritionnel. En plus de cela, elle pense qu’il peut induire les consommateurs en erreur car il a été développé « sur la base d’algorithmes et d’évaluations scientifiques qui ne sont pas généralement acceptés » et « sans tenir compte des besoins et du contenu nutritionnel », en associant des produits de 100g au lieu de « part de consommation ».

Concrètement, Carrefour ne pourra plus afficher le Nutri-Score) et la Spécialité Traditionnelle Garantie (STG). Les distributeurs ne pourront également plus apposer de logos sur les produits gastronomiques italiens, comme la charcuterie ou le fromage, qu’ils soient produits en Italie ou ailleurs.

en attendant bruxelles

« Carrefour Italie continuera à inclure une gamme limitée de produits à marque propre dans sa gamme », révèle Nutri-Score, qui est commercialisé en Italie par la société d’achat du groupe Interdis, mandatée par Carrefour Italie pour travailler avec BFM Business. Mais les produits « seront accompagnés d’une campagne de promotion », a ajouté l’entreprise, via des affiches en magasin, des étiquettes en rayon ou son site internet, comme l’exige l’autorité de la concurrence.

La décision de franchir les Alpes n’était pas une surprise. L’enquête de l’AGPM remonte à plusieurs mois et a été saisie par le principal syndicat agricole italien, ConfAgricoltura – avec des décisions similaires concernant le géant espagnol de la pêche Pescanova et la marque britannique de céréales Weetabix. Mais la fin du Nutri-Score n’est pas encore là : la Commission européenne veut rendre l’étiquetage nutritionnel obligatoire d’ici la fin de cette année.

Plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne, ont adopté le Nutri-Score, mais plusieurs autres États membres, l’Italie en tête, s’y opposent et prônent d’autres logos.

Jérémy Bruno Reporter BFMTV

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