Les restaurants d’hôtels de la côte et du Morbihan sont plus tendus que jamais – Vannes
L’hôtellerie-restauration-bar est plus que jamais sous pression : plus de 50% des 12 000 emplois saisonniers normalement proposés dans le Morbihan devraient être vacants ! Le constat alarmiste a été fait par Bruno Kerdal, président de l’Umih 56, propriétaire du Brit Hotel à Theix-Noyalo et du restaurant « La Fleur de Sel ». Cette tension est particulièrement évidente sur les côtes et les îles où l’hôtel restaurant rencontre la difficulté de faire équipe.
« La cuisine et la salle à manger sont les plus dures à recruter »…
C’est le cas à Belle-Ile-en-Mer, où Dominique Michaud, directeur de Castel Clara et Grand-Large, peine à recruter : il manque actuellement une trentaine de salariés. Rassurez-vous sachant que l’effectif devrait passer de 60 postes en hiver à 130 en été ! « Nous fermons le restaurant du Grand-Large deux jours par semaine le midi et le soir. Nous proposons alors à nos résidents des alternatives, comme les emmener dans d’autres établissements. » Fin juin, si aucun recrutement n’a lieu, les deux An l’établissement sera en difficulté. « C’est en cuisine et en salle qu’il est le plus difficile de recruter, explique Dominique Michaud. Considérez tous les scénarios. « L’année dernière, nous avons limité le montant de la couverture par service en fonction du nombre de salariés. Nous avons dû refuser des clients au Grand Large et au Castel Clara ». La direction, cependant, n’a ménagé aucune dépense puisque ses travailleurs saisonniers ont logé 40 maisons et en ont construit 26.
L’effet accélérateur du nouveau coronavirus
Si cette tension se confirme année après année, le Covid-19 et la période de confinement auront un effet accélérateur : « Les modes de vie ont changé : profiter des week-ends, de la vie de famille, plus de temps libre. Les mentalités ont changé. », analyse Bruno Kerdal. Très nerveux aujourd’hui A tel point que de nombreuses entreprises peinent à constituer toute une équipe. Elles s’adaptent en positionnant des journées portes ouvertes et en fermant un ou deux jours par semaine ». Cette tension se reflète dans le nombre de CV annoncés reçus : un ou deux emplois qualifiés, pas il y a dix ou quinze ans !
A Vannes et dans les grandes villes, il y a aussi un sentiment de manque de personnel, mais c’est moins dramatique : « Parce que ces établissements sont ouverts à l’année et qu’on n’est ouvert que l’été, il ne faut pas le rater », assure Umih. président de 56.
Employés tunisiens
Pour endiguer la pénurie, il a suggéré de réduire les pauses et de repenser la variabilité des salaires avec un objectif : augmenter les bas salaires. Une autre option a émergé en France : grâce à un accord entre l’Umih et l’école hôtelière tunisienne, les établissements français ont commencé à faire venir du personnel tunisien francophone qualifié pour combler le manque.