Restauration rapide : la qualité nutritionnelle des menus enfants se détériore, selon une étude


Dans une étude publiée lundi 28 novembre, une association de consommateurs avertit que les menus enfants des fast-foods sont trop caloriques.

« Il est possible de manger équilibré dans la restauration rapide », assure l’association de défense des consommateurs Logement Logement Milieu de Vie (CLCV). Problème : Les choix sains sont souvent boudés, surtout chez les jeunes. Dans une étude publiée lundi 28 novembre, l’association prévenait que la qualité nutritionnelle des menus servis aux enfants et adolescents était en baisse.

Elle a étudié les offres de sept grandes chaînes de restauration rapide : McDonald’s, Burger King, Quick, KFC, Subway, Brioche Dorée et O’Tacos. La CLCV s’intéresse aux informations nutritionnelles fournies par ces professionnels afin de calculer la quantité de calories, de matières grasses, de sucre et de sel apportée par les différents menus proposés. Ces chiffres sont ensuite comparés aux valeurs nutritionnelles de référence de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Au total, l’enquête a porté sur une cinquantaine de formulations, toutes marques confondues. Les données ont été analysées en distinguant trois tranches d’âge : 4-7 ans, 8-11 ans et adolescents (12-18 ans). Pour chacun d’entre eux, la CLCV a identifié un menu « allégé » (le plus sain), un menu « modéré » et un menu « gourmand » (le plus calorique).

Les formules légères conçues pour les enfants et les adolescents comprennent généralement un hamburger ou un sandwich avec une boisson à faible teneur en sucre, une portion de légumes et une portion de fruits. Selon les recherches, ils fournissent en moyenne 18 % de l’apport calorique quotidien, mais sont rarement choisis par les jeunes clients.

Pour eux, « fast food rime avec chips et soda », s’inquiète l’association. Les versions « gourmandes » de ces menus pour enfants sont bourrées de trop de calories, de matières grasses, de sel et de sucre. Ils représentent « en moyenne 54% des besoins caloriques quotidiens des enfants de 5 ans, 46% des enfants de 9 ans et 59% des adolescents », selon les calculs du CLCV. Ou « nettement plus que les 34% généralement couverts par le déjeuner ».

Augmentation des taux d’obésité infantile

Pire encore : la qualité nutritionnelle de ces repas semblait se détériorer avec le temps. En 2010, l’association avait déjà étudié de tels menus chez McDonald’s, Crack, KFC et Brioche Dorée. Cependant, des données récentes montrent que l’apport calorique moyen a augmenté pour les menus « moyens » et « gourmets », en particulier à cause des matières grasses et du sel.

Cependant, selon le ministère français de la Santé publique, les taux d’obésité infantile ont augmenté entre 2006 et 2015 (de 3,3 % à 3,9 %). Une tendance inquiétante, surtout quand on sait que près de 50 % des enfants et 60 % des adolescents mangent au moins une fois par mois au fast-food, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

C’est pourquoi la CLCV a demandé à ces enseignes de restauration rapide de travailler à l’amélioration de la qualité nutritionnelle de leurs menus, notamment en proposant des rubriques adaptées aux différentes tranches d’âge. Selon elle, les préparations qui dépassent 40 % de l’apport quotidien devraient simplement être retirées de la carte, et le Nutri-Score devrait être affiché directement à côté des aliments et des boissons.

Même avec les efforts de certaines marques, « l’information des consommateurs sur les données nutritionnelles est encore trop partiale et peu visible », argumente l’association.

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