Éditorial : « La malbouffe combat le score nutritionnel »


« 270 scientifiques demandent à la Commission européenne de soutenir le Nutri-Score »

L’idée du logo a le soutien de nombreuses associations de consommateurs et de scientifiques, mais les multinationales de l’alimentation font la course au génie pour poursuivre leurs politiques de désinformation. Certains placeront même des logos alternatifs sur leurs emballages dans le seul but de tromper les consommateurs, par exemple en jouant avec les codes couleurs, en les bousculant.

Aujourd’hui, huit des dix plus grandes multinationales s’opposent toujours au Nutri-Score. Ils représentent à eux seuls 500 marques et, surtout, des dizaines de milliers de produits qui, si un seul Nutri-Score était appliqué, auraient des signaux d’alarme pour trop de sucre, de sel ou de graisse. Pour ces industriels, le danger d’énormes pertes de profits explique leur lobbying forcené contre le Nutri-Score unique. En Italie, par exemple, Ferrero, célèbre producteur de Nutella, utilise ses relais jusqu’au sein du gouvernement pour empêcher le Nutri-Score. D’autres géants de l’alimentation tels que Coca-Cola, Kraft ou Lactalis sont également de la partie. Pour le nutritionniste Serge Hercberg : « L’Italie a bloqué des mesures de santé publique qui touchent à ses intérêts économiques. Mais cela a un impact considérable sur le Nutri-Score ! »

Que faire face à cet assaut permanent de l’industrie agro-alimentaire ? Alors que la Commission européenne présentera une proposition d’étiquette nutritionnelle harmonisée d’ici la fin de l’année, le projet Slingshot en Italie a connu un premier succès : la présentation de l’étiquette a été reportée à une date ultérieure. 270 scientifiques ont appelé la Commission européenne à soutenir le Nutri-Score, plaidant pour « sa pertinence et son utilité pour la santé des consommateurs et la santé publique ». C’était en mars dernier ! Presque un an passé.

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