Épicerie | Exportations : opportunités pour l’épicerie et la nutrition spécialisée au Japon et au Vietnam


Dans les échanges du Japon avec l’UE, la France a une part importante, seule l’Italie a fait mieux. « Les Japonais ont une culture alimentaire très forte et sont très portés sur leur alimentation, donc la France a un fort potentiel de croissance sur ce marché à son image », explique Loïc Gavet, responsable du développement chez Business France à Tokyo. Très curieux, les consommateurs japonais sont souvent à la recherche de nouveautés, ce qui présente une opportunité pour les produits français. Leurs habitudes alimentaires changent et s’occidentalisent. « Le pain a récemment dépassé le riz, la viande a dépassé le poisson depuis quinze ans, et les changements sont profonds », démystifie Loïc Gavet. Une autre tendance forte du marché est la recherche de praticité. C’est notamment à travers le packaging, qui est un véritable élément différenciant.

Ne pas vendre des produits, mais des solutions

Jérôme Bouhet a fondé son cabinet de conseil O Délices gourmands et travaille avec des entreprises françaises pour les aider à s’implanter au Japon, comme Cémoi.Il estime qu’il est un bon connaisseur du marché japonais « Nous ne vendons pas des produits, mais des solutions. Par exemple, les hôtels s’automatisent par manque de main d’oeuvre. Pour le petit-déjeuner, il faut prévoir des produits adaptés à cette distribution « Bien sûr, la pandémie a stoppé le besoin de RHD, mais elle présente également des opportunités. « Nous avons eu des ventes record en 2020-21, avec un accent sur le commerce de détail, les consommateurs étaient privés de voyages et ils essayaient de s’échapper dans les rayons des supermarchésraconte Jérôme Bouhet, Les produits « à faire soi-même », comme les gouttes de chocolat à cuire, se portent également bien. » En revanche, si les produits français attirent, « Les recettes doivent être adaptées aux goûts locaux »il a insisté.

Le marché japonais a peu de barrières non tarifaires, et un accord de libre-échange récemment promulgué permettra une réduction progressive des droits de douane sur de nombreux produits jusqu’à zéro d’ici 2030. Pour une entrée sereine, Jérôme Bouhet recommande de faire appel à un importateur : « Même les grandes chaînes doivent passer par des intermédiaires, et aller en ligne peut parfois être compliqué quand on ne comprend pas le marché et son fonctionnement. Cela permet aussi une meilleure gestion des stocks. » résumé français « Que l’on travaille avec la restauration, les grands magasins ou l’industrie de la transformation, le potentiel est incroyable ! ».

Le Vietnam, un marché en croissance

Lan Nguyen, responsable commercial export pour Business France Vietnam, se trouve à 4 000 kilomètres de Tokyo, incitant les entreprises françaises à pénétrer le marché vietnamien. « C’est un marché stratégique pour la France », elle pensait. Deux objectifs doivent être distingués. D’une part, la classe moyenne vietnamienne se développe et son pouvoir d’achat augmente. Ces consommateurs, sensibles et curieux de la qualité des produits, peuvent être influencés par les ventes au détail, mais sont aussi de plus en plus influencés par le commerce en ligne. « Le Nouvel An chinois est une période charnière où les vietnamiens traitent leurs délices dans de belles boîtes »Lan Nguyen a expliqué. « L’affichage, le packaging est une des clés pour attirer les Vietnamiens, ils sont très visuels », insiste Antoine de la Mardière, directeur commercial de Classic Fine Foods Vietnam. Une autre clé est le prix : « Les produits français sont considérés comme haut de gamme et donc très chers, et le marché est très concurrentiel, tant pour les fabricants internationaux que locaux.  » a prévenu Lan Ruan.

patience et rigueur

Un autre marché est l’industrie hôtelière. Le Vietnam a une industrie touristique très développée, notamment haut de gamme, pour les touristes asiatiques (Corée du Sud, Taïwan, Japon, Singapour). Certes, avec la pandémie, la demande a été perturbée, « Le flux de passagers internationaux stagne et le pays développe le tourisme intérieur, mais la demande est différente et le menu est plus enclin aux produits locaux. », explique Antoine de la Mardière. Néanmoins, « Le marché est prometteur et le nombre de chambres augmente, et nous espérons renouer avec la croissance l’année prochaine »il a continué.

Le jeune directeur explique travailler directement avec les chefs des grands hôtels : « Ce sont les prescripteurs, ce sont eux qu’il faut convaincre. » La clé pour entrer sur le marché vietnamien ? « Patience et rigueurévoque Antoine de la Mardière, La douane vietnamienne est très stricte, il faut vraiment respecter la procédure, la liste des ingrédients, car il y a des tests en laboratoire, une fois approuvé, il n’y a pas besoin de changer l’emballage, passer par une procédure qui prend un à trois mois. »

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L’accord de libre-échange UE-Vietnam, entré en vigueur le 1er août 2020, prévoit la suppression de 99 % des droits de douane au fil du temps. Pour l’épicerie, la réduction est de 5 à 8 ans. Les droits de douane sur la confiture, par exemple, sont passés de 35 % à 29 %, à seulement 12 % quatre ans après l’accord et à 0 % six ans plus tard. Les produits de boulangerie, pâtisserie et biscuiterie ont été réduits de 35 % à 25 %, et les droits de douane ne seront plus que de 10 % dans quatre ans et nuls dans six ans.

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