Inflation et guerre en Ukraine : pourquoi manger au restaurant vous coûte de plus en plus cher


Alors que les prix de l’énergie, du gaz et des matières premières augmentent début 2022, un quart des restaurateurs français ont déjà augmenté leurs prix. Si la situation en Ukraine ne s’améliore pas rapidement, le chiffre pourrait fortement augmenter. En Ositanie, les professionnels de la restauration sont pessimistes.

« Avec le début de la guerre d’Ukraine, tous les prix montaient », déplore Jacques Mestre, président de l’Union du commerce et de l’hôtellerie (Umih) à Errault. Selon une étude du CPME partagée par l’Umih le 7 avril, 25% des restaurateurs ont déjà augmenté leurs prix avec la hausse des prix de l’énergie et du carburant. Selon un sondage réalisé par BFMTV, l’application professionnelle La Fourchette, 68% des restaurateurs envisagent déjà de revoir leurs menus.

La flambée des frais de livraison

« Nous n’avons que deux solutions : changer la carte, proposer des produits moins chers ou augmenter les prix », a déclaré Umih 34 ans, président du restaurateur La Grande Motte. Du coup, certains restaurateurs d’Occitanie ont ajouté quelques euros supplémentaires à leurs menus. « Depuis début mars, un de nos menus est passé de 35€ à 38€‘ a révélé Brice Sannac, propriétaire du restaurant La Littorine à Banyuls-sur-Mer.

Le dirigeant, qui est également président de l’Umih Pyrénées-Orientales, a déploré l’augmentation des prix de livraison et du coût des matières premières. « Par exemple, pour la livraison de fruits et légumesles frais de port sont passés de 100 euros à 600 euros. Le prix du homard est passé de 50 € à 100 € », rapporte Brice Sannac.

L’huile et le blé, la bête noire

Les produits de première nécessité comme l’huile de friture et la farine sont également au cœur des inquiétudes dues au conflit ukrainien si les produits haut de gamme sont touchés. Pour rappel, l’Ukraine est le 1er exportateur de pétrole, le 4e exportateur de blé, et la Russie reste le 1er exportateur de blé au monde.

Comme son collègue Jacques Mestre, il s’est retrouvé dans le coin. « Je dois me ravitailler en huile et je veux attendre. Quelqu’un m’a dit : « Jacques, il me reste 200 litres pour 39 euros, mais si tu ne les prends pas tout de suite, ils monteront à 100 litres. »« A Montpellier, le pizzaiolo Zaki Allal a expliqué que la carte de sa pizzeria ajoutera des produits à 1 € à partir de mardi. « Le kilo de farine est passé de 60 centimes à 1,60 € », a-t-il expliqué.

« Ils ont directement frappé le mur »

Sans aucun doute possible : pour beaucoup, des tarifs plus élevés deviennent nécessairesDans l’Hérault, 20 à 30 % des restaurateurs ont modifié leurs tarifs. Et, selon Brice Sannac, Plus de 50 % des professionnels de la restauration des Pyrénées-Orientales ont également augmenté leurs prix.

« Je les encourage à le faire, sinon ils vont se cogner dans le mur », s’est presque exclamé le réalisateur de La Littorine. Pour lui, le marché a été « complètement fou » et il n’y a plus d’hésitation : la croissance va se poursuivre et il faut s’adapter rapidement. De son côté, le président de l’Umih 34 est encore indécis et attend, sans trop y croire, de voir si les choses vont s’améliorer d’ici quelques semaines. « Mais ça ressemble à un mauvais départ, » soupira-t-il.

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