Alimentation : le Nutri-Score va évoluer en 2023 – Prévention



Posté le: 27/12/2022 09:00

Le mode de calcul du Nutri-Score doit être modifié en 2023 pour tenir compte des nouvelles connaissances nutritionnelles. Cette mise à jour permettra de mieux différencier les produits… même si l’étiquetage n’est toujours pas obligatoire.

Cinq lettres de A à E, cinq couleurs du vert foncé au rouge. Depuis son lancement en 2017, les consommateurs français ont adopté le Nutri-Score, qui traduit sous une forme simplifiée les informations des étiquettes nutritionnelles affichées sur les emballages alimentaires.

Le système de notation est basé sur des données scientifiques démontrant les effets des aliments sur la santé Augmenter la teneur en fibres des aliments, des fruits et légumes, des protéines ou des légumineusestandis que les acides gras saturés, l’excès de sucre ou de sel et l’apport calorique ont fait baisser le classement.

Le Nutri-Score évolue en permanence pour s’adapter aux nouvelles recommandations

L’algorithme Nutri-Score (outil de calcul et de scoring) sera mis à jour en 2023 comme prévu depuis sa création. « Nos connaissances progressent. Aujourd’hui, par exemple, on en sait plus sur l’impact des édulcorants, de la viande rouge, des fibres ou du sucre, explique le Pr Serge Hercberg, nutritionniste et fondateur du Nutri-Score en France. Puis le marché arrive à changer, avec nouveaux produits et formulations. »

mieux différencier les produits

Ces modifications ont été élaborées par un comité scientifique réunissant des chercheurs indépendants.il s’agit essentiellement Des notes nuancées pour mieux différencier les produits.

  • Les produits riches en sel ou en sucre seront évalués plus rigoureusement. Les céréales du petit-déjeuner en particulier, dont certaines sont passées à un A, tomberont à un C, voire un D ou un E. Il en va de même pour les noix et les graines sucrées ou salées.
  • Classification Mieux distinguer les produits à grains entiers (pain, pâtes, riz…), riches en fibres (A) et en produits raffinés (B ou C).
  • La viande rouge sera moins bien classéequi appartient à une catégorie inférieure à celle de la volaille ou du poisson en raison du risque accru de cancer et de maladies cardiovasculaires.
  • Les plats composés prêts à consommer passeront de la catégorie A/B à la catégorie B/C, voire à la catégorie D pour certaines catégories de produits, notamment la pizza.
  • La classification du fromage tiendra mieux compte de sa teneur en sel et en acides gras saturés. Les fromages à pâte dure moins salés, comme l’Emmental, seront classés en C, tandis que d’autres resteront en D ou E.
  • Les huiles à faible teneur en gras saturés (olive, noix, canola) seront mises en surbrillance (B).

Les symboles des autres groupes d’aliments resteront inchangés, à l’exception des boissons, dont la révision est encore à l’étude.

Nutri-Score : l’étiquetage reste facultatif

maintenant, Le Nutri-Score n’est obligatoire dans aucun pays européen Pays qui l’ont adopté (France, Belgique, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne, Suisse). La démarche est volontaire : les entreprises souhaitant le voir figurer sur leurs produits doivent s’inscrire auprès de la plateforme officielle.

En l’absence d’étiquettes, il y a quelques principes simples que les consommateurs peuvent appliquer, suggère Olivier Andrault, responsable du programme agriculture et alimentation à l’UFC Que-Choisir.  » première, aime la nourriture crue et faite maisonSi vous achetez un produit transformé, vous choisissez celui dont la liste d’ingrédients est la plus courte et le moins d’additifs. »

Astuce : L’application What Product développée par l’association fournit des informations sur le Nutri-Score et la présence d’additifs, ainsi que des alternatives nutritionnellement plus intéressantes sans additifs potentiellement dangereux.

L’étiquetage obligatoire bientôt en Europe ?

En octobre 2021, le Parlement européen a voté en faveur de l’adoption d’un système unifié d’étiquetage nutritionnel obligatoire des emballages au niveau de l’UE. Depuis, des groupes de pression militent pour empêcher la sélection du Nutri-Score.

Leur système de notation, affirment-ils, favorisera les aliments industriels par rapport aux produits locaux. Preuve: Les grains ultra-transformés sont mieux notés que le Roquefort labellisé AOP. Sauf que l’argument ne tient pas la route, précise Olivier Andrault. « Le Nutri-Score compare des produits dans le même but », explique-t-il. A l’heure du fromage, personne n’hésite entre céréales et roquefort. Mais le plus important, Le score reflète la valeur nutritionnelle de l’alimentMême s’il est fait à la main selon des savoir-faire ancestraux, s’il est gras et salé, il doit être consommé en quantité limitée. »

Bien manger : un enjeu de santé publique

Pour contrer cette désinformation, l’UFC-Que Choisir a passé au crible 588 produits locaux, de la mâche IGP nantaise à la cancoillotte de Franche-Comté, en passant par les cocottes ou la grande Bretagne. résultat? 62 % de ces aliments ont reçu un score A, B ou C. Cela montre que « l’argument des industriels selon lequel le Nutri-Score dévalorise les produits locaux est faux », conclut Olivier Andrault.

Pour le Pr Serge Hercberg, il s’agit en tout cas d’un procès fautif. « On nous a accusés d’être de piètres hygiénistes, d’émousser impitoyablement les assiettes, mais je le répète : Dans une alimentation équilibrée, aucun produit n’est interdit, même ceux notés D et E. Ils ne doivent être consommés qu’en quantité raisonnable. C’est ce que nous rappelle le Nutri-Score. Le problème, insiste-t-il, c’est la santé publique : une mauvaise alimentation est liée à un décès sur cinq dans le monde, selon une étude de 2019 publiée dans The Lancet.

  • Clemens De Lano
  • Crédit photo : Getty Images

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